Le blog francophone consacré
aux technologies Esri

Conseils pour la collecte d'images par drone et leur traitement dans ArcGIS


La création de produits 2D et 3D en haute-résolution (MNT, MNS, Orthophoto, Photomaillage 3D, Nuage de points 3D) à l'aide de Site Scan for ArcGIS ou ArcGIS Drone2Map commence par de bonnes pratiques de collecte de données sur le terrain. Je vous propose, dans cet article, quelques conseils rapides pour vous aider à planifier une mission de cartographie de drone réussie.


Utilisez une distance d'échantillonnage au sol qui correspond à vos besoins

L'un des facteurs les plus importants à prendre en compte lors de la planification d'un vol de drone est la distance d'échantillonnage au sol (GSD) de votre projet. La GSD est la surface de sol qui correspondra à chaque pixel de l'image.

La GSD est déterminée par la résolution de votre appareil photo et l'altitude de votre vol. Au fur et à mesure que vous baissez l'altitude de vol de votre drone, la GSD de vos images diminue, ce qui vous permet de voir plus de détails dans vos images et d'augmenter la précision des produits cartographiques générés en sortie du traitement de vos images de drone.

Moins de détails peuvent être vus dans ce bassin de traitement d'eau à mesure que la distance d'échantillonnage au sol augmente, mais quelle est la meilleure image ? L'image en haut à gauche est idéale pour les projets qui nécessitent des mesures précises, tandis que l'image en bas à droite a été volée en deux fois moins de temps et est parfaitement adaptée à la numérisation des empreintes.


Est-ce qu'une petite GSD c'est toujours mieux ?

Il peut sembler logique d'utiliser la plus petite valeur GSD pour chaque projet. Après tout, plus de détails et de précision, c'est forcément mieux, non ? Le problème c'est que la diminution du GSD nécessitera plus d'images pour couvrir une même zone, ce qui signifie des temps de vol plus longs, des temps de traitement et des besoins accrus en termes d'espace disque pour le stockage des images en entrée et en sortie. Utilisez donc la GSD la plus élevée qui correspond aux exigences de votre projet pour créer des produits rentables.


Définir vos exigences de précision

Il existe deux façons de mesurer la précision de vos produits de cartographie par drone : la précision absolue et la précision relative.

La précision relative est une mesure de la façon dont les dimensions des entités dans vos produits de cartographie par drone modélisent leurs dimensions réelles, indépendamment de leur emplacement réel dans le monde. Les cartes avec une précision relative élevée sont utiles pour la mesure des distances, des angles et des volumes, compter des objets dans un certain périmètre ou encore pour le calcul d'indicateur environnementaux comme un index de végétation.

Précision relative : les dimensions de l'orthomosaïque (à droite) sont précises, mais l'emplacement des pixels
est décalé de plusieurs mètres par rapport au fond de carte (à gauche).

La précision absolue est une mesure de la qualité de l'alignement des entités de vos produits cartographiques avec leur emplacement réel. Une précision absolue élevée est importante lorsque vous avez besoin de connaître l'emplacement exact d'entités sur votre carte, lorsque vous devez superposer et comparer les mêmes entités à différentes dates, ou encore si vous croiser vos produits cartographiques avec d'autres couches d'informations géographiques de votre SIG.

Avec des techniques de collecte d'images appropriées, les drones modernes sont capables de produire des produits de cartographie avec une précision relative élevée (centimétrique). Cependant, le récepteur GNSS embarqué n'est généralement pas suffisant pour créer des produits cartographiques avec une précision absolue élevée. S'il s'agit d'une exigence, vous devrez probablement inclure des points de contrôle au sol dans votre projet.

Précision absolue : des points de contrôle au sol ont été utilisés pour aligner cette orthomosaïque (à droite)
sur le fond de carte (à gauche). Notez que la mesure du bassin de traitement de l'eau était à peu près la même que
celle de l'orthomosaïque précédente.


Utilisez les points de contrôle au sol pour une grande précision

Les points de contrôle au sol (GCP) sont des marqueurs facilement identifiables dans les images avec un emplacement géographique connu et qui sont utilisés pour aligner vos produits cartographiques sur un système de coordonnées connu avec une précision élevée (centimétrique).

Les GCP peuvent être collectés sur le terrain avec un GPS, dérivés de données LiDAR ou calculés à partir de services d'élévation (dans Drone2Map uniquement). Quelle que soit la source que vous utilisez, il est important de noter que la précision absolue de vos produits cartographiques ne peut pas être supérieure à la précision des GCP. Par conséquent, il est recommandé que les GCP soient collectés avec une plus grande précision que la précision attendue de vos produits cartographiques.



Lorsque vous utilisez des GCP, vous essayerez de les répartir uniformément dans toute la zone de votre projet, selon un modèle de grille triangulaire afin de minimiser la distance entre chaque GCP. La grille n'a pas besoin d'être parfaite, mais évitez de regrouper les GCP dans une zone de votre projet pour garantir une précision uniforme tout au long de votre projet.

La quantité optimale de GCP dépendra de votre projet. Généralement, plus vous avez de GCP, plus vos résultats sont précis. Cependant, l'augmentation de la précision après 10 GCP est généralement insignifiante, sauf si vous cartographiez un terrain complexe. Un projet Drone2Map ne nécessite que trois GCP, mais il est recommandé d'utiliser au moins cinq GCP - un dans chaque coin de votre projet et un au centre.

Des points de contrôle au sol répartis uniformément dans la zone du projet.


On notera également que les GCP doivent être placés sur une surface plane à l'écart des changements d'élévation, tels que le bord des falaises, les bordures de rue ou au-dessus de petits objets. De plus, l'emplacement doit être visible dans le plus d'images possible. Faites donc attention aux objets à proximité qui, sous certains angles, pourraient obstruer la vue entre le drone et le GCP (comme les arbres, les pylônes électriques ou les bâtiments). Si le GCP est obstrué dans une image, ne marquez pas le GCP dans cette image.

Il n'y a pas de recommandation pour ce qui peut être utilisé comme GCP. Cependant, le type de GCP que vous utilisez doit correspondre aux exigences de précision de votre projet. Par exemple, les éléments naturelles ou artificielles, telles que les rochers, les regards d'assainissement ou les coins de trottoir, peuvent être des options pratiques pour les GCP. Cependant, ces types de GCP sont généralement moins précis et mal répartis dans la zone de votre projet. Pour des résultats plus précis, il est préférable d'utiliser ses propres cibles (en damier par exemple).

Exemples de points idéaux pour des points de contrôle (GCP)


Vérifier la précision avec ses points de contrôle

L'estimation habituelle pour connaître la précision absolue de vos produits cartographiques est que la précision horizontale sera de 1 à 3 fois la GSD et la précision verticale sera de 1 à 5 fois la GSD. Bien que cela puisse être une bonne ligne directrice pour estimer la précision, la seule façon de vraiment quantifier la précision de vos produits de cartographie par drone est d'utiliser des points de validation.

Les points de validation sont collectés de la même manière que les points de contrôle au sol, mais ne sont pas utilisés lors du traitement. Au lieu de cela, ils sont utilisés après le traitement pour valider indépendamment l'exactitude des produits de cartographie en mesurant la distance entre l'emplacement du point de validation dans vos produits transformés et son emplacement réel.

Les points de contrôle (bleus) sont répartis uniformément dans tout le projet pour obtenir une
bonne représentation de la précision.


On pour noter que les drones équipés de GNSS RTK/PPK peuvent éliminer le besoin de GCP. Cependant, des points de validation sont toujours nécessaires pour valider l'exactitude absolue de votre projet.


Utilisez le bon plan de vol

La planification de vol est une partie importante d'une mission de cartographie de drone réussie. Bien qu'il soit possible de créer des produits de cartographie en pilotant manuellement un drone, l'utilisation d'un logiciel de planification de vol, tel que Site Scan LE (gratuit), garantira que vos images sont collectées à une altitude constante et avec un chevauchement approprié pour des résultats efficaces et fiables.


Pour plus d'informations sur le type de plans de vol et quand les utiliser, consultez cet article de FAQ (en anglais) du support technique : Quels sont les modes de vol disponibles dans Site Scan Flight for ArcGIS ?


Augmenter le chevauchement

Généralement, plus vous avez de chevauchement, plus vos résultats seront précis. L'augmentation du chevauchement aidera également à la reconstruction de géométries complexes et l'application de textures d'image homogènes, telles que les champs agricoles, la végétation dense et les environnements urbains. Lors de la planification d'une mission, commencez par 80 % de chevauchement (entre deux images successives) et 80 % de recouvrement latéral pour assurer une bonne couverture de votre zone de projet et maximiser la précision de vos produits. Vous réduirez le chevauchement au besoin, en commençant par le chevauchement latéral en premier, mais évitez de descendre en dessous de 70 % de chevauchement et de 65 % de chevauchement latéral.

L'augmentation du chevauchement de votre vol aura pour conséquence des temps de vol plus longs et des temps de traitement accrus. Cependant, comparé au temps qu'il faudrait pour relancer un projet, le temps et les ressources supplémentaires sont un bon investissement.

Il est important d'être conscient de tout changement d'élévation dans la zone de votre projet lors de la définition de votre chevauchement. Le logiciel de vol calcule généralement le chevauchement en utilisant la hauteur au point de décollage. Si votre drone survole ensuite une zone à plus haute altitude, telle que des collines et des bâtiments, le chevauchement de vos images sera réduit et peut entraîner des problèmes lors du traitement. Lorsque cela est possible, décollez du point le plus élevé de votre zone de projet ou augmentez votre chevauchement pour compenser tout changement d'élévation.

Les symptômes d'un mauvais chevauchement comprennent :

  • Données incorrectes ou manquantes dans vos produits dérivés, tels que des bâtiments mal reconstruits.
  • Précision absolue et relative réduite.
  • Images supprimées ou erreurs lors du traitement.
Le logiciel de vol calculera le chevauchement par rapport au point de décollage. Des altitudes plus élevées, telles que des bâtiments et des collines, réduiront le chevauchement effectif tandis que des altitudes plus basses, telles que des mines et des vallées, augmenteront le chevauchement.

Un chevauchement insuffisant peut entraîner une perte de détails dans vos produits cartographiques, comme on peut le voir
sur les bords du toit (à gauche). L'augmentation du chevauchement peut aider à atténuer
ces zones problématiques (à droite).


Augmentez la taille de votre zone de projet

Il faut savoir que les bordures de votre projet se chevauchent moins en raison de l'absence de lignes de vol adjacentes. Par conséquent, les bords seront généralement moins précis. De plus, le changement soudain de direction lorsque votre drone passe à la trajectoire de vol suivante peut dégrader momentanément la précision du récepteur GNSS embarqué. Pour vous assurer que toute la zone de votre projet est traitée avec un chevauchement maximal et avec une bonne correction GNSS, créez un plan de vol qui couvre une zone légèrement plus grande que votre zone d'intérêt.

Dans ce plan de vol, les lignes de vol s'étendent bien au-delà de la zone du projet pour assurer
un bon chevauchement sur l'ensemble du site.


Capturez des images de haute qualité

La qualité d'image est un facteur important pour la réussite de votre mission de drone. Les images de mauvaise qualité dégradent les performances du logiciel de photogrammétrie, ce qui peut entraîner des problèmes, tels que des images perdues, une précision réduite et un équilibrage des couleurs incohérent, pour n'en nommer que quelques-uns. Heureusement, vous n'avez pas besoin d'être un artiste pour prendre des images de haute qualité pour la cartographie par drone, le simple fait d'apprendre les principes de base de la prise d'images nettes peut améliorer considérablement la qualité et la cohérence de vos produits de drone. Vous trouverez ci-dessous quelques facteurs qui peuvent influencer la qualité de vos images.

Qualité de l'éclairage

Météo : Un éclairage constant est important pour capturer des images de drones de haute qualité. Les journées ensoleillées peuvent sembler être les conditions d'éclairage idéales, mais les ombres très contrastées et l'éblouissement des surfaces réfléchissantes peuvent être problématiques pour les logiciels de photogrammétrie. Une journée couverte et lumineuse peut produire des images de la meilleure qualité puisque les nuages ​​diffusent la lumière du soleil, créant un éclairage doux et constant avec peu ou pas d'ombres.

L'éblouissement et les ombres sombres ont limité le niveau de détail de cette image. Il doit être supprimé
avant le traitement pour éviter toute erreur.

Heure de la journée : Planifiez vos vols autour du midi solaire lorsque le soleil est au plus haut dans le ciel pour réduire l'intensité des ombres et des reflets. Si votre projet nécessite plusieurs vols, évitez de faire de longues pauses entre chaque vol où les conditions d'éclairage peuvent avoir changé, comme le matin et le soir.

Cette orthomosaïque a été créée à partir de vols effectués le matin et le soir, provoquant des zones claires (en bas)
et sombres (en haut) distinctes. Voler les deux vols l'un après l'autre aurait produit une orthomosaïque plus équilibrée.


La vitesse de vol

Pilotez votre drone aussi lentement que possible permet de réduire le flou de mouvement. Le flou de mouvement se produit lorsque la caméra se déplace plus vite que le temps qu'il faut pour capturer l'image. Cela fait apparaître les informations collectées par un pixel d'image dans les pixels adjacents, ce qui entraîne des images floues. Bien qu'il ne soit pas possible d'éliminer complètement le flou de mouvement, augmenter le GSD ou réduire la vitesse de vol afin que le flou de mouvement soit inférieur au GSD peut aider à atténuer les effets.

Flou de mouvement = vitesse d'obturation (s) * vitesse du drone (m/s)

Flou de mouvement optimal = Flou de mouvement < GSD (m)

Flou de mouvement causé par une vitesse d'obturation lente sur un drone en mouvement rapide.

Scènes complexes

Parfois, ce n'est pas la qualité de l'image mais ce qui est photographié qui peut être le problème. Par exemple, tous les logiciels de cartographie par drone ont du mal à traiter les images contenant des motifs répétitifs, tels que des forêts, des prairies, des champs agricoles et des façades de bâtiments. Si vous avez des difficultés à traiter ces zones, augmenter le chevauchement de vos images ou l'altitude de votre drone peut produire de meilleurs résultats dans ces conditions. De plus, évitez de prendre des images qui capturent l'horizon, contiennent de nombreux objets en mouvement ou des vols au-dessus de grandes étendues d'eau.

Supprimer les images problématiques

Une fois que vous avez terminé votre vol de drone, il est recommandé de revoir les images de votre drone et de supprimer celles qui pourraient entraîner des erreurs lors du traitement, telles que :

  • Images floues.
  • Images surexposées et sous-exposées.
  • Images qui contiennent de grandes portions de l'horizon.
  • Images avec une vue obstruée de votre zone de projet.


Utiliser le bon système de coordonnées

Connaître le système de coordonnées que votre drone utilise pour géolocaliser les images est important pour créer des produits de cartographie précis. Cela peut être déroutant lors de l'utilisation d'un drone RTK GNSS car différents fabricants traitent différemment la correction de la station de base. Pour les drones conçus pour la cartographie, cela signifie généralement un rapide coup d'œil au manuel d'utilisation. Cependant, les drones grand public bas de gamme peuvent nécessiter un peu de recherche.



J'espère que ces grands principes de base vous permettront d'éviter les erreurs les plus courantes lors de vos missions de collecte par drone. N'hésitez pas à prendre contact avec les équipes d'Esri France pour plus d'informations sur les applications Site Scan for ArcGIS (solution en mode "SaaS") et ArcGIS Drone2Map (solution "On-premise").

Partager cet article:

Rejoindre la discussion

    Les commentaires à propos de cet article: