Du 15 au 19 juillet dernier se déroulait la conférence mondiale des utilisateurs Esri (Esri UC) à San Diego. Avec des utilisateurs venus de plus de 130 pays, ce sont près de 20000 participants (18000 utilisateurs, 2000 pour les équipes Esri et les distributeurs) qui se sont retrouvés en Californie pour apprendre et échanger autour des solutions Esri durant une semaine. Pendant ce temps, plus de 20000 personnes étaient également connectés à la conférence en digital !

Simplifier l'expérience du système ArcGIS

Comme vous le savez (voir cet article arcOrama), depuis juin dernier, le système ArcGIS évolue avec un modèle d'utilisateur nommé réajusté pour mieux coller aux différents profils des utilisateurs de votre organisation mais aussi pour simplifier la gestion des capacités associées à chaque type d'utilisateur nommé en offrant plus de fonctionnalités à chacun. 

Par exemple, le type d'utilisateur nommé "Creator", probablement le plus utilisé dans vos organisations, intègre désormais la licence pour l'usage d'ArcGIS Pro (Basic). Autre exemple, l'utilisateur nommé "Professionnal plus" (anciennement "GIS Professionnal Advanced") donne dorénavant accès aux extensions ArcGIS les plus populaires (ArcGIS 3D Analyst, ArcGIS Data Reviewer, ArcGIS Geostatistical Analyst, ArcGIS Image Analyst, ArcGIS LocateXT, ArcGIS Network Analyst, ArcGIS Publisher, ArcGIS Spatial Analyst, ArcGIS Workflow Manager) et des applications plus spécifiques telles qu'ArcGIS CityEngine.

Un second objectif important de cette conférence est de présenter les récentes innovations technologiques du système ArcGIS et, dans ce domaine, on est jamais déçu. Je vais vous épargner une longue liste produit par produit mais j'ai relevé quelques points d'innovation qui me paraissent intéressants.

En termes d'imagerie, beaucoup de sujets avancent autour de la démocratisation de l'accès à l'imagerie, la cartographie de la réalité (Reality Mapping) et l'élargissement du spectre des capacités d'analyse de ces types de données. 

On le constate tous au quotidien, l'accès à des quantités de plus en plus considérables de données est un enjeux important. Pour cela, ArcGIS Pro implémente l'accès aux catalogues STAC (Spatio-Temporal Asset Catalog), une norme qui fournit une structure commune pour la visibilité et le catalogage de données telles que les données d’imagerie, SAR, de nuages de points, de cubes de données spatio-temporelles (NetCDF par exemple), de vidéos FMV, etc... issues de fournisseurs de données. STAC permet d’accéder à différents formats de données spatiales et offre une méthode puissante pour rechercher des informations sur une étendue géographique sur une période de temps spécifique pour ensuite créer une mosaïque raster et en exploiter toutes les capacités d'analyse et de visualisation. 

L'intégration des sources de données CAO/DAO et BIM est un axe important pour Esri, notamment pour intégrer les workflows SIG dans les activités de l'ingénierie, de l'architecture et de la construction mais aussi pour la constitution de jumeaux numériques des infrastructures et des territoires. J'ai noté plusieurs annonces important dans ce domaines avec le support de certains types d'éléments avancés d'Autodesk Civil 3D 'comme les "Corridors") ou d'Autodesk Revit 2024 (comme les "Toposolids") dans ArcGIS (voir cet article pour plus d'infos).

Intégration d'entités "Corridors" Civil 3D dans ArcGIS Pro

Le partenariat entre Esri et Autodesk se poursuit également du coté des apps Autodesk avec l'annonce du "Connector for ArcGIS" permettant l'accès dans certains produits Autodesk aux fonds de carte et à d'autres contenus du Living Atlas Esri. 

Une autre annonce importante autour de l'intégration Esri/Autodesk est la mise à disposition de tous les types d'utilisateurs ArcGIS (sauf  "Viewer") de l'application ArcGIS GeoBIM qui permet la consultation interactive et synchronisée des cartes/scènes ArcGIS (Online ou Enterprise) avec les documents techniques CAO/DAO et BIM hébergés dans l'environnement Autodesk Construction Cloud. Un vrai pas en avant pour faciliter les workflows collaboratifs entre les équipes SIG et AEC.

Une intégration au coeur du SI et une plateforme "Well-Architectured"

En ce qui me concerne, un des messages les plus importants d'Esri cette année de la conférence concerne les efforts engagés depuis quelques années pour renforcer la stratégie "Enterprise" du système ArcGIS. Tout d'abord, on constate au quotidien que le SIG est de plus en plus au coeur du système d'information des organisation en apportant la dimension géographique à de nombreuses applications métiers opérationnelles et donc souvent très stratégique.

Esri a fait plusieurs annonces à des niveaux assez diverses (connecteurs, options de déploiements, applications, ...) autour des technologies de ses partenaires stratégiques IBM, SAP, AWS, ServiceNow, Salesforce, Autodesk ou encore Microsoft pour renforcer l'intégration du SIG dans leurs écosystèmes.

Innovation... 

L'innovation est le dernier thème que j'ai retenu de cette UC 2024. Bien sûr, un éditeur comme Esri, a en permanence des sujets d'innovation et de R&D, sur lesquels il communique plus ou moins en fonction de leur maturité. Cette année, plusieurs sujets d'innovation ont été mis en avant

Améliorer ArcGIS en utilisant l'IA

Cela fait plusieurs années que le système ArcGIS intègre des capacités d'IA pour l'analyse de données complexes ou peu structurées, ou pour l'extraction automatisée de nouvelles informations pour enrichir sa base de données SIG. Cette famille d'outils et de librairies pour la préparation des données d'apprentissage, l'entrainement de modèles, l'inférence et la présentation des résultats est regroupée sous le terme de "GeoAI". Mais la conférence fut l'occasion cette année pour Esri de dévoiler le second axe de sa stratégie IA avec l'exploitation des capacités de l'IA générative (LLM en particulier) pour proposer une série d'assistants intelligents ("AI Assistants") qui vont améliorer l'expérience de l'utilisateur dans ses différentes tâches ArcGIS.

En ce qui concerne l'axe "GeoAI", Esri a profité de cette semaine de conférence pour réaliser de nombreux ateliers techniques expliquant et démontrant comment utiliser les capacités d'IA. Celles-ci permettent aux Data Scientist, d'entrainer leurs propres modèles d'IA à partir des outils géospatiaux de Machine Learning très complets développée par Esri (Classification, Clustering, Regression, ...) et de la librairie Python arcgis.learn constamment actualisée intégrant les algorithmes de Deep Learning les plus matures de la communauté "Open Science" et des outils associés pour les phases de préparation, de labélisation, d'apprentissage et d'inférence.

Pour les non-spécialistes, Esri a également confirmé sa stratégie ambitieuse de mettre à disposition de plus en plus de modèles pré-entrainés pour la détection d'objets spécifiques (arbres, bâtiments, parkings, ...) mais aussi pour des usages plus génériques comme TextSAM. Utilisable directement dans ArcGIS, ils peuvent aussi être spécialisés sur vos propres données grâce aux capacités de "tranfer learning" d'ArcGIS.

Exemple du futur "Smart Mapping Assistant" dans Map Viewer

Ces nouveaux "AI Assistants" vont arriver progressivement dans les applications bureautiques, web et mobiles ArcGIS. Les premières à faire leur apparition concernent l'application Survey123 qui propose déjà (en beta) des capacités de traduction automatique des formulaires dans différentes langues, un assistant de génération automatique de formulaire à partir de prompts en langage naturel et (très bientôt) des capacités de computer vision pour extraire automatiquement des informations à partir de photos ajoutées dans son formulaire.

Extraction automatique de valeurs à partir d'images ajoutées dans un formulaire Survey123

Reality Capture et Relaity Mapping

Un autre domaine dans lequel Esri innove depuis quelques années maintenant concerne la capture et la cartographie de la réalité. L'idée est de permettre une collecte et une restitution à plus proche possible du réel à travers la génération de MNT, d'orthophoto et de photomaillage précis et actualisé de son territoire. Entre 3D et Imagerie, Esri investit de manière importante en R&D dans ce domaine de la géomatique qui permet, à partir de photos acquisent par des moyens aéroportés (avions, drones ou satellites) et d'algorithmes de photogrammétrie numérique de produire des contenus cartographiques 3D de haute qualité indispensable à constitution de jumeaux numériques de vos territoires.

Depuis deux ans, Esri a largement travaillé sur la finalisation de son moteur ArcGIS Reality pour pouvoir l'implémenter dans les applications Drone2Map, Site Scan, ArcGIS Reality Studio et ArcGIS Reality for Pro. Ceci est désormais effectif et, au delà des améliorations continues de performance et de qualité de produits générés, Esri se concentre sur l'extension des capacités de sa technologie de photgrammétrie numérique. Ainsi par exemple, depuis quelques semaines, vous pouvez utiliser des images satellitaires RPC pour générer des photomaillages 3D, une belle opportunité pour créer rapidement et à des coûts maitrisés une socle de référence pour votre SIG 3D (n'hésitez pas à contacter votre interlocuteur chez Esri France pour en savoir plus).

Exemple de photomaillage 3D sur Barcelone, généré avec ArcGIS Reality à partir d'imagerie Pleiades-Néo Airbus.

Je ne peux pas, dans cet article, détailler tous les axes d'innovation sur lesquels Esri travaille pour 2025 mais il y a beaucoup d'autres, et sur des thématiques très diverses. On pourra notamment évoquer d'importants travaux de R&D autour des technologies temps-réel avec l'implémentation d'ArcGIS Velocity dans ArcGIS Enterprise, de l'accès plus direct aux capacités de réalité augmentée (AR) et de réalité virtuelle (VR) d'ArcGIS en particulier en lien avec ArcGIS Urban, de l'arrivée l'an prochain d'un environnement de type "Model Builder" sur ArcGIS Online, l'ajout de capacités avancées sur les graphes de connaissance (ArcGIS Knowledge), l'apparition de capacités cartographiques très innovantes pour représenter des phénomènes dynamiques dans des cartes web, ou encore de nouvelles capacités de simulation 3D dans ArcGIS Pro...

J'en ai terminé avec cette synthèse, un peu longue je vous le concède (on ne se refait pas 😉) et volontairement orientée technologie et produit. J'espère avoir couvert l'essentiel. La conférence des utilisateurs Esri, c'est évidemment beaucoup plus que cela et notamment tous ces échanges et ces liens humains au sein de cette communauté Esri qui continue de croitre et de s'enrichir de ses expériences mutuelles. Mais ça, c'est plus compliquer à retranscrire ! 

La seule manière de l'expérimenter c'est de nous rejoindre l'an prochain à San Diego ou, à défaut, de nous rejoindre pour SIG 2024 (la conférence francophone des utilisateurs Esri) durant laquelle nous reviendrons bien entendu sur cette actualité technologique, à travers la plénière et les ateliers techniques, les 9 et 10 octobre prochain.

La semaine dernière avait lieu la conférence francophone des utilisateurs Esri avec, parmi les différents concours, celui des StoryMaps. Qu'il s'agisse du concours des professionnels ou du concours des étudiants ce concours est toujours aussi inspirant notamment pas la qualité des contenus, des narrations et des expériences. Je voulais simplement aujourd'hui mettre en avant les 3 lauréats de ces deux concours pour que vous puissiez les découvrir si ce n'est pas déjà le cas.

Le récit cartographique qui a emporté le premier prix du concours des professionnels concerne l'histoire du Tramway de Tours. Ce dernier a été mis en service pour la première fois en 1876 et a fonctionné jusqu'en 1949. Il a été relancé le 31 août 2013 avec l'inauguration de la ligne A. Ce moyen de transport emblématique est passé d'un tram hippomobile à un tram électrique, laissant ainsi une empreinte durable sur les villes qu'il traverse et ouvrant la voie à de nouveaux paysages. Son histoire, son impact sur nos modes de vie et son rôle central dans la préservation de notre environnement sont à découvrir. Embarquez pour un voyage dans le temps et revivez cette grande aventure humaine !

Le second prix a été attribué par les votants une collection de StoryMaps correspondant à cette série de cartes interactives présentant l'intégralité du fonds photographique "Voyage en Amérique du Sud" conservé par le musée départemental Albert Kahn (Hauts-de-Seine) dans le cadre de l'exposition "Rio-Buenos Aires 1909, modernités sud-américaines".

Cette semaine avait lieu la Conférence Mondiale des utilisateurs Esri à San Diego (Californie). De retour en présentiel depuis l'an dernier, le nombre record de participants de 2019 a été dépassé cette année avec 18000 participants en présentiel (15500 d'utilisateurs, 2500 des équipes d'Esri et des distributeurs) auxquels il faut rajouter 15000 participants en digital. 

Chaque année, la conférence Esri est l'occasion de proposer un apophtegme développé par Jack Dangermond lors de la plénière et par les témoignages et les communications des utilisateurs tout au long de la semaine. Celui de cette année était le suivant : "GIS Creating the world you want to see". Il nous rappelle que, dans notre domaine des SIG comme partout ailleurs dans nos vies, c'est nous qui avons la main sur notre futur et nous revient d'en faire ce que nous souhaitons...

Après un mois de juin extrêmement riche en sorties de nouvelles versions dans les solutions ArcGIS, il y avait énormément d'informations à découvrir pour les utilisateurs venus de plus de 140 pays pour apprendre sur les produits Esri, partager les expériences, et s'inspirer des innovations et tendances technologiques pour faire avancer l'usage de l'information géospatiale dans leur organisation. 

Parlons donc évolutions technologiques...

J'ai pris le parti de n'aborder dans cet article que des annonces que je n'ai pas encore traité dans mes articles ces dernières semaines et qui concerne les mois à venir. Aussi, je précise que ces informations sont à prendre toujours avec précaution car des changements sont toujours possibles tant qu'une solution n'est pas sortie officiellement.

De nombreux thèmes ont structurés cette année la plénière et les centaines d'ateliers techniques de la conférence. Les thèmes généraux suivants m'ont paru les plus en vue : Imagerie, Reality Capture, Intégration SIG BIM, SIG 3D, SIG Indoor, GeoAI, Jumeaux Numériques. D'autres thèmes plus techniques ont également retenu mon attention comme la mise à jour et l'analyse avancée sur le web, l'intégration de données multi-langues et multi-fuseau horaires, la conception d'architectures cloud native ou encore la parité fonctionnelle qui se renforce entre les outils SIG Desktop et Online.

Et du coté des applications web configurables...

Pas mal de nouveautés arrivent sur les applications web configurables. Par exemple, ArcGIS Dashboards va prendre en charge les scènes web pour permettre la création de tableau de bords intégrant une visualisation carto en 3D. De nouveaux types éléments de data-visualization, le support du multi-langue et la notion de modèles de tableaux de bord arriveront également rapidement. 

En ce qui concerne ArcGIS Experience Builder, la prochaine version (Online et Dev Edition) proposera trois nouveaux widgets : un widget pour l'intégration de services de géotraitement, un widget pour l'intégration des outils d'analyse d'ArcGIS Online et un widget pour fournir les outils de mesures dans des couches d'imagerie disposant des métadonnées adéquates. On notera également, le support de paramètres d'URL dans les applications pour définir des propriétés spécifiques au démarrage de l'application Experience Builder, une demande de nombreux utilisateurs depuis la sortie de cette nouvelle solution.

Du coté des Instant Apps, la tendance est d'améliorer les capacités des modèles d'apps existants, de finaliser les modèles actuellement en beta (comme le modèle 2D/3D Atlas très plébiscité par les utilisateurs durant la semaine). L'objectif est également de finaliser les quelques modèles manquant pour le remplacement définitif des anciennes applications configurables, notamment les 3 modèles Crowdsource Manager, Polling et Reporter qui auront, début 2024, leur équivalent dans les Instant Apps.

Vous l'aurez compris, il ne s'agit là que de quelques pistes qui ont retenu mon attention mais qui sont loin d'être exhaustives. En novembre prochain, les principaux composants du système ArcGIS (Online, Enterprise, Pro, Apps) seront actualisés et je reviendrai en détails sur leurs évolutions.

Pour terminer, je vous signale que les vidéos de la session plénière sont disponibles en accès libre. Je vous recommande les parties 1 et 2 ou, si vous êtes pressé(e)s, les vidéos découpées par démo.

La semaine dernière avait lieu la conférence mondiale des utilisateurs Esri à San Diego. Si je devais résumer le sentiment général à propos de cette 42^ème édition en une phrase, ce serait probablement : "Quel immense bonheur de se retrouver, tous ensemble, et de partager à nouveau cette passion commune pour la Géo". 

C'est en effet l'enthousiasme, teinté d'un peu de résilience, que les cartographes, les géomaticiens, les développeurs, les data scientists ou encore les architectes/devops ont fait le déplacement en Californie pour apprendre de leurs pairs, échanger avec les équipes Esri et anticiper les évolutions des technologies géospatiales de demain.

Avec plus de 14996 participants en présentiel (venus de 142 pays) et plus de 16596 participants en digital, c'est au total un nombre record d'utilisateurs ArcGIS qui ont suivi la UC cette année. En qui concerne la délégation française, elle était d'une quarantaine de personnes, majoritairement composée d'utilisateurs.

La délégation française présente à la UC Esri 2022

Chaque année, la conférence des utilisateurs Esri est le moment privilégié pour présenter aux utilisateurs du système ArcGIS les innovations récentes et futures des composants et applications de la plateforme. Je vous propose donc une petite synthèse tout à fait personnelle (et donc subjective) des annonces faites cette semaine autour des solutions et des technologies Esri.

L'actualité d'ArcGIS Pro a clairement été liée à la version 3.0 qui est désormais disponible en anglais et le sera en français le 12 août prochain. De nombreux ateliers techniques sont revenus sur les évolutions de cette version 3.0 comme le changement de SDK .Net, le nouveau format plus performant de stockage des projets et des documents, le nouveau gestionnaire d'environnements et de paquetages Python, les évolutions d'ergonomie de la page d'accueil, de nouveaux outils de géotraitement hydro, les cartes dans les rapports et bien d'autres encore (voir cet article arcOrama).

Nouveaux outils SAR pour le traitement de données radar dans ArcGIS Pro 3.0

En ce qui concerne la road map d'ArcGIS Pro, elle est toujours très ambitieuse. L'évolution du format de stockage des projets et des documents associés va permettre, à court terme, d'enregistrer directement son projet sur un portail ArcGIS (Enterprise dans un premier temps) et ainsi de le partager entre différents utilisateurs. Très puissant en termes de workflows, c'est un vieux rêve des utilisateurs d'ArcGIS Desktop qui va se réaliser. D'autres évolutions comme l'arrivée d'outils de création rapide de formes de toit en 3D, de nouvelles options pour l'ingestion de données scientifiques vers du NetCDF, ou encore la prise en charge améliorée de la dimension temporelle dans les couches de scène ont été également présentés. Pour en citer une autre, on pourra évoquer la très puissante notion de "Catalog Layers" qui permettra de gérer, dans une seule et même couche, un ensemble de sources de données hétérogènes (raster, vecteur ou Lidar) en 2D/3D. Très pratique, c'est une version plus générique et plus souple des jeux de données Lidar ou des mosaïques de rasters. Enfin, les gestionnaires de données découvriront bientôt un nouvel outil de géotraitement pour générer des rapports de schéma de Géodatabase (similaire à l'Add-In X-Ray pour ArcCatalog). Ces rapports pourront être exportés en XML, Excel ou PDF.

Les options de valeurs prédéfinies pour l'export de cartes dans ArcGIS Pro 3.0

A plus long terme, on signalera l'arrivée d'une nouvelle extension "Reality Mapping" pour le traitement photogrammétrique de vastes chantiers de prises de vue aériennes et au sol pour générer des produits cartographiques 2D/3D haute-résolution. Il s'agit de l'intégration au cœur d'ArcGIS Pro de la solution Sure for ArcGIS. Enfin, on pourra aussi évoquer l'arrivée de nouvelles options de rendu sur les couches permettant d'animer les symboles ponctuelles ou linéaires pour des carets plus dynamiques. Ce dernier projet est étroitement lié à l'évolution de l'API JavaScript (via le format CIM) pour pouvoir bénéficier de ces effets de rendus en desktop et en web.

 

La version 11.0 d'ArcGIS Enterprise sera disponible dans quelques jours. La conférence aura été l'opportunité pour Esri de détailler ses évolutions avec beaucoup de nouveautés. J'ai déjà eu l'occasion de le préciser sur ce blog, ce changement de version marque une version majeure en particulier avec le retrait du moteur de publication de service ArcMap/ArcObjects et le passage (pour l'édition Windows) au framework .Net 6.0 pour suivre le cycle de support de Microsoft et permettre les développements futurs d'ArcGIS Enterprise. Parmi les évolutions fonctionnelles, beaucoup d'innovations héritées des évolutions du portail, des apps et générateur d'apps d'ArcGIS Online. Par exemple, on pourra citer les principaux points suivants :

• nouvelles capacités pour les webhooks (insert, update, delete sur les services d'entités, par exemple)
• support des couches GeoJSON et OGC Feature dans Map Viewer
• ajout de nouveaux rendus comme le rendu par flux ou le rendu par diagrammes dans Map Viewer
• prise en charge des StoryMaps dans les mécanismes de collaboration distribuée
• retrait d'ArcGIS Dashboards Classic
• retrait des anciens modèles d'apps configurables et d'anciens modèles de StoryMaps
• ajout de nouveaux modèles pour les "ArcGIS Instant Apps"
• nouvelles options pour automatiser de la génération des rapports administratifs
• ajout de privilèges pour le transfert de contenus entre utilisateurs
• nouvel outil "custom data feeds" pour implémenter des services d'entités (read-only) à partir de source de données spécifiques
• ...

A partir de la version 11.0, la numérotation des versions d'ArcGIS Enterprise évolue. Désormais, les versions seront composées uniquement de deux chiffres 11.1, 11.2, 11.3, ... Les versions ayant un second chiffre pair seront des versions STS (Short Term Support), les versions ayant un second chiffre impair seront des versions LTS (Long Term Support).

ArcGIS Knowledge, le dernier rôle serveur ajouté à ArcGIS Enterprise en version 10.9.1 pour gérer et analyser des bases de données de graphes, continue d'évoluer. La principale évolution annoncée en version 11.0 est le support des bases de données Neo4J existantes référencées dans ArcGIS Enterprise et ainsi exploitable dans toutes les applications clientes dont ArcGIS Pro.

A court terme (version 11.1), un nouveau rôle serveur viendra compléter les capacités potentielles d'ArcGIS Enterprise en termes de diffusion et de traitement de flux vidéo géoréférencés (typiquement FMV). Un des clients privilégiés de ces nouvelles capacités sera l'application web ArcGIS Excalibur.

La mise à jour de juin est déjà en ligne depuis quelques semaines maintenant. Elle fut évoquée lors de la plénière à travers plusieurs cas clients mettant en avant des évolutions comme le rendu par diagramme en secteur, les rendus par cartes de chaleur plus performants, la connexion directe entre une scène 3D et ArcGIS 360VR ou encore les effets de météo dans les scènes 3D. Elle fut ensuite largement détaillée lors des différents ateliers techniques de la semaine consacrés à l'administration du portail, la gestion des contenus et les fonctionnalités des différentes apps. 

Plusieurs cas d'usage très intéressants de clients ont démontré les nouvelles capacités de traitement d'image et d'IA, en mode SaaS, apportées par ArcGIS Image for ArcGIS Online (voir cet article arcOrama).

En ce qui concerne les évolutions futures ce ne sont pas les projets qui manquent aussi bien autour des capacités des applications web portées par l'API JavaScript que pour les capacités d'administration, de gestion et d'analyse des contenus en ligne. On signalera tout d'abord une évolution dans le rythme des versions qui va passer désormais à 3 mises à jour par an (février, juin et octobre) au lieu de 4 actuellement.

D'un point de vue fonctionnel, beaucoup de choses arrivent dans 6-9 mois à venir. Tout d'abord l'arrivée en octobre d'un environnement très complet d'outils d'analyse dans Map Viewer. Il sera complété par la suite par une interface web similaire au Model Builder d'ArcGIS Pro pour construire des chaînes de traitement complexe. Esri va finaliser l'intégration des métadonnées dans ArcGIS Online en simplifiant leur accès et leur mise à jour dans l'éditeur, en permettant la gestion de métadonnées essentielles ou complètes, en implémentant la recherche dans ces métadonnées et en uniformisant l'expérience entre Online, Enterprise et Pro. 

En ce qui concerne la gestion de ses contenus sur le portail, des évolutions intéressantes vont arriver prochainement comme la restauration d'éléments supprimés (pendant 30 jours) à partir d'une corbeille (y compris des couches d'entités avec pièces-jointes). Il sera bientôt possible de visualiser les relations (dépendances) entre des éléments, par exemple entre une carte web, les différentes couches qui la composent et une application web qui consomme cette carte. 

Autre évolution à court terme, des améliorations sur l'expérience liée à la mise à jour de données avec le support du undo/redo, des accrochages basés sur des règles métiers ou encore la mise à jour directe des enregistrements liés. Esri prépare également une nouvelle application "Web Editor" dédiée à la mise de données.

L'API JavaScript guide de nombreuses évolutions du système SIG d'Esri puisqu'elle est à la base de toutes les applications web ArcGIS. Il est donc toujours intéressant de découvrir les principaux projets de R&D engagés par cette équipe remarquable. J'ai noté plusieurs projets innovants évoqués lors de la UC, certains à court terme (4.25 en fin d'année) et d'autres à plus longs termes :

• un nouveau composant pour exploiter le nouvel éditeur Arcade (évoqué précédemment)
• gestion des points de contrôle pour proposer le géoréférencement interactif des MediaLayer
• support des undo/redo sur les opérations de mise à jour
• implémentation de règles métiers sur l'accrochage aux objets lors de la création/mise à jour des géométries
• nouveau rendu par diagrammes en barre empilés
• amélioration des performances sur les symboles 2D animés
• nouvelles options d'animation de symboles sur les points et les lignes
  
  
  
  
  
• création de couche d'imagerie tuilée (ImageryTiledLayer) à partir de GeoTiff en ligne
• accès dynamique aux variables et aux surfaces des couches de voxels
• mise à jour des objets 3D dans des couches de scène
• support des dimensions et des annotations (y compris en mise à jour)
• support de la topologie planaire et de la modification de limites partagées
• ....