ArcGIS Maps for Adobe Creative Cloud est une solution standard (gratuite) permettant aux utilisateurs d'Adobe Illustrator CC ou Adobe Photoshop CC de se connecter à un portail ArcGIS et d'en extraire des contenus cartographiques (cartes web, couches vecteur/raster). Les cartes et couches SIG ainsi extraites peuvent ensuite être retravaillées en PAO en restant dans l'environnement Adobe Illustrator ou Photoshop.
Depuis quelques jours, une nouvelle version 1.2 est en ligne sur le l'App Store Adobe. Cette nouvelle version se focalise sur l'amélioration de la fenêtre Mapboards et introduit quelques nouvelles fonctionnalités:
Possibilité d'ajouter des fichiers KML locaux.
Possibilité d'utiliser des barres d'échelles dans les unités impériales.
Vous pouvez désormais modifier le répertoire par défaut de téléchargement des cartes.
Meilleur support des versions non-anglaises d'Adobe Illustrator/Photoshop.
La fenêtre Mapboards propose une interface plus simple pour l'édition des paramètres d'extraction (largeur, hauteur, échelle, ...).
Vous pouvez maintenant verrouiller/déverrouiller la fenêtre Mapboards.
Le redimensionnement de la fenêtre prend désormais en compte les option de conservation de l'échelle ou de la taille de la page.
Vous pouvez choisir des taille de page directement depuis la liste de dimensions de document prédéfinies d'Adobe.
Vous accédez désormais directement aux contenus d'ArcGIS Online et du Living Atlas depuis la fenêtre Mapboards.
Si vous disposez d'un portail ArcGIS Online pour votre organisation et des application Adobe Creative Cloud, vous pouvez dès aujourd'hui télécharger ArcGIS Maps for Adobe Creative Cloud depuis cette page. Pour démarrer, je vous recommande la visualisation de cette série de vidéos et la documentation en ligne.
Lorsque vous configurer un site Open Data à partir de votre portail ArcGIS Online, vous proposez aux visiteurs de votre site une interface très largement personnalisable et adaptable au branding de votre organisation pour l'accès à vos données ouvertes. Les utilisateurs peuvent alors rechercher, explorer les métadonnées, afficher et cartographier les données et bien entendu télécharger les jeux de données qu'il souhaite utiliser dans les formats standards de l'Open Data. Cependant, pour élargir l'audience de vos données ouvertes tout en gardant l'identité de votre démarche Open Data, il peut s'avérer intéressant de référencer votre catalogue de données ouvertes sur le portail national du gouvernement français dédié à l'Open Data (data.gouv.fr).
Pour cela, les sites Open Data ArcGIS proposent un mécanisme de partage de votre catalogue de données qui vous permettra très simplement d'alimenter le portail data.gouv.fr. Je vous propose de voir comment.
Le principe de moissonnage
Un site Open Data ArcGIS expose des jeux de données (services d'entités, services d'imagerie, tables, fichiers de données, documents PDF, ...) référencés sur votre portail ArcGIS Online. Un des avantages des sites Open Data ArcGIS c'est que les jeux de données ouverts que vous exposez sont directement liés aux données du SIG via des services hébergés sur ArcGIS Online et/ou des services issus d'un serveur ArcGIS Enterprise.
Lorsque vous rendez public votre site Open Data ArcGIS, une URL de moissonnage est alors disponible pour fournir aux applications tiers le catalogue des jeux de données ouverts exposés. Le catalogue est décrit selon le standard DCAT du W3C. Le catalogue au format DCAT est tout simplement accessible en ajoutant "/data.json" à l'url de votre site Open Data ArcGIS. Par exemple, pour le site Open Data de l'APUR http://opendata.apur.org/data.json
En déclarant cette url dans le portail data.gouv.fr, vous permettrez ainsi au site Open Data national de moissonner le catalogue Open Data que vous exposez sur votre site. Ainsi vos jeux de données pourront être trouvés lors des recherches sur le data.gouv.fr. Au delà de la fiche décrivant brièvement le jeux de données, pour pouvoir l'explorer, le télécharger ou s'y connecter via les APIs (Esri ou GeoJSON), les utilisateurs seront alors redirigés vers la page correspondante de votre site Open Data ArcGIS.
Comment procéder ?
Prenons l'exemple du site Open Data de l'agglomération de Versailles-Grand-Parc.
Après avoir créé un compte sur le site data.gouv.fr vous aurez déclaré votre organisation,.
Dans le menu de votre profil, affichez l'interface d'administration.
Dans ma partie gauche de l'interface, sélectionner votre organisation si vous en avez plusieurs (ici CAVGP) puis cliquer sur le bouton "+" situé en haut à droite pour ajouter un nouveau moissonneur.
Sélectionner ensuite votre organisation. Cliquez sur le bouton "Suivant" pour poursuivre.
Donner ensuite un nom à votre moissonneur puis éventuellement une description. Ajouter ensuite l'url d'accès au catalogue DCAT de votre site Open Data, ici: http://www-cavgp.opendata.arcgis.com/data.json
Enfin, dans la partie "Implémentation", sélectionnez "DCAT". Cliquez sur le bouton "Suivant" pour poursuivre.
Votre moissonneur a été créé, il doit maintenant être validé par les administrateurs du site data.gouv.fr. Vous pourrez ensuite définir la fréquence de moissonnage.
Chaque trimestre, quelques semaines avant la mise à jour d'ArcGIS Online, une plateforme beta est mise en place par Esri pour permettre aux équipes internes et aux distributeurs Esri de tester les nouvelles fonctionnalités et les améliorations en cours de finalisation. Aujourd'hui, pour répondre à la demande de certains utilisateurs de la composante SaaS de la plateforme ArcGIS, Esri a décidé de rendre accessible cette plateforme beta à ceux qui le souhaitent.
Pour rejoindre le programme beta et accéder en avance de phase à la prochaine mise à jour (prévue début avril), il suffit de se rendre sur cette page du site Esri Early Adopters puis de remplir le formulaire. Vous recevrez ensuite, les instructions et les informations d'authentification sur ce portail ArcGIS partagé par l'ensemble des beta testeurs.
Quelques remarques concernant l'usage et les limites (actuelles) de ce portail beta:
Vous serez un utilisateur de niveau 2 avec un profil "éditeur" ce qui ne vous permettra pas de tester les fonctionnalités nécessitant d'être un "administrateur".
Le portail est en cours de traduction durant la phase beta. Si vous l'utilisez en français, vous rencontrerez (surtout dans les premières semaines du programme beta) des interfaces avec des pseudo-chaînes (chaîne originale en anglais avec des caractères spéciaux avant et après). Si cela vous gène, vous pouvez passer votre profil en langue anglaise.
La liste des nouveautés se trouve dans la documentation en ligne. Les informations permettant d'y accéder sont sur les pages du site Early Adopters une fois que vous y serez connecté.
La participation au programme beta implique une participation active (en langue anglaise), il faut donc avoir du temps pour faire remonter les remarques et les problèmes que vous aurez rencontré.
Le groupe Amazon, dont le siège se trouve à Seattle a annoncé l'an dernier son intention de construire un second siège (le projet HQ2) en Amérique du Nord. L'objectif est d'accueillir jusqu'à 50 000 personnes. Le géant de l'e-commerce envisage d'y investir 5 milliards de dollars. En septembre dernier, l'entreprise a lancé un appel d'offres afin de mettre en concurrence les états et les villes prêts à accueillir ce nouveau siège, quelque part en Amérique du Nord. Amazon a cependant posé quelques conditions préalables : le site doit pouvoir accueillir jusqu'à 50 000 employés et être à moins de 45 minutes d'un aéroport international. Suite à cette annonce, le Washington Post publiait un article identifiant 35 villes pouvant légitimement être candidates.
Il n'en fallait pas plus pour donner l'idée à ma collègue Helen Thompson d'Esri pour monter cette narration cartographique poussant un peu loin l'analyse du véritable potentiel de chacune de ces villes pour accueillir l'Amazon HQ2.
L'application, basée sur le modèle d'application Story Map Tour, permet de parcourir les 35 villes et consulter un rapport présentant la synthèse de différents critères relatifs à l'implantation du projet. Par exemple, en un coup d'oeil vous découvrez la densité de population, le niveau d'éducation moyen, le coût moyen de construction, la proximité de l'aéroport, ...
Pour chaque ville, le rapport a été généré de manière automatique à partir des capacités de reporting de la solution Saas "Business Analyst Online" d'Esri. Identique pour chaque ville, chaque rapport affiche certains indicateurs de la ville courante en superposition avec les valeurs des autres villes et permet ainsi de faire facilement des comparaisons et révèle évidement quelques surprises.
Depuis les premiers numéros du magazine SIGMAG, arcOrama collabore chaque trimestre à la rédaction d'un article didactique focalisé sur une fonctionnalité ou une application clé de la plateforme ArcGIS. Je reprends ci-dessous l'article publié dans le numéro 15 paru en décembre 2017, il est consacré à la représentation de gros volumes de points sur vos cartes web.
Lorsque vous souhaitez afficher dans votre carte une couche dont la volumétrie de points est importante (plusieurs centaines ou milliers de points), vous arrivez souvent à des limites en termes de lisibilité de l'information. Pour adresser cette problématique assez fréquente en cartographie, la solution recommandée consiste à représenter plutôt la densité des points que d'afficher chaque point individuellement. Lors de la conception de vos cartes web sur votre portail ArcGIS, vous avez deux options à votre disposition pour répondre à ce besoin. La première option permet de créer une carte de densité (en anglais "Heatmap") et la seconde permet de créer une carte par agrégation (en anglais "Clustering"). Je propose de voir comment utiliser l'un et l'autre dans la visionneuse de carte d'un portail ArcGIS (Online ou Enterprise).
1. Ouvrir la carte web contenant votre couche de points. Dans mon exemple, il s'agit d'une couche localisant les sites de production d'énergie renouvelable en France. Cette couche contient plus de 1300 points, ce qui la rend assez peu synthétique et lisible, en particulier à l'échelle de tout le territoire.
2. Une première approche pour rendre votre carte plus claire et mieux révéler certains phénomènes c'est d'utiliser un rendu de type "Carte de densité". Ce rendu permet de visualiser image en dégradé de couleurs en fonction de la densité de points présents autour de chaque pixel. Pour cela, afficher les options de style de la couche et sélectionner l'option "Carte de densité" en cliquant sur le bouton "Sélectionner".
3. La couche de points s'affiche maintenant avec des couleurs plus ou moins chaudes selon que la densité de points est importante (en jaune/orange) ou non (en bleu/gris). On peut remarquer dans cet exemple qu'une forte concentration de sites se trouve dans la région de La Beauce. En naviguant dans la carte, vous noterez également que cette carte de densité est calculée à la volée et varie donc pour chaque étendue et chaque niveau d'échelle.
4. Vous allez pouvoir maintenant modifier les paramètres de ce rendu. Par exemple, vous allez pouvoir choisir un attribut et ainsi pondérer cette densité par les valeurs (numériques de cet attribut). Ici nous choisissons l'attribut "Equivalence en NB foyers" qui correspond à la capacité de production de chacun de ces sites. La carte de densité est alors bien différente avec une zone de forte production (en équivalence de consommation par foyer) qui se situe entre la Champagne et la Lorraine.
5. En cliquant sur le bouton "Options", vous allez également pouvoir modifier le dégradé de couleur à utiliser pour le rendu de la couche. Vous pourrez également faire varier la zone d'influence (c'est à dire la distance) pour calculer votre densité. Une fois que l'apparence correspond à ce que vous souhaitez, cliquer sur le bouton "Terminé".
6. Une seconde approche consiste à regrouper les points de la couche, en fonction de leur proximité, par grappes et de représenter chacune de ces grappes avec symbole proportionnel au nombre de points qu'elles contiennent. Pour cela, repartons de la carte web initiale et activons l'option d'agrégation en cliquant sur la commande "Agrégation" dans le menu contextuel de la couche.
7. Automatiquement, le rendu de la couche de points est modifié. Vous voyez désormais des grappes de points avec un symbole dont la taille est fonction du nombre de sites regroupés dans ces grappes. Ce regroupement est calculé à la volée à chaque affichage et varie donc pour chaque étendue et chaque niveau d'échelle. Vous pouvez alors déplacer le curseur pour changer la distance de recherche pour l'algorithme de regroupement. En cliquant sur une grappe, vous saurez combien d'entités ont été regroupées et le lien "Parcourir les entités" vous permettra même d'afficher les points un par un (attribut et localisation).
8. Une fois les propriétés d'agrégation définies, vous cliquerez sur le bouton "OK" pour valider vos choix. Le mécanisme d'agrégation peut également s'appliquer à des styles de rendu plus évolués. Par exemple ici, on a décidé de représenter les sites avec différents symboles en fonction du type de production d'énergie (éolienne, hydraulique, géothermique, ...). Pour cela désactiver l'agrégation puis modifier la symbologie de la couche comme vous le faites habituellement.
9. Une fois la symbologie définie, vous allez pouvoir activer l'option d'agrégation en procédant exactement de la même manière que précédemment, c'est à dire en exécutant la commande "Agrégation" depuis le menu contextuel de la couche.
10. Le rendu de la couche est alors modifié et vous voyez apparaître des grappes de points avec différents symboles. Le type des symboles correspond au type de production majoritairement présent dans la grappe et la taille des symboles correspond au nombre de sites regroupés. En combinant ainsi une symbologie par catégorie et l'option d'agrégation, vous pourrez ainsi comprendre rapidement quelles sont les zones à forte densité mais aussi, dans ces zones, les valeurs prépondérantes. Vous remarquerez que les cercles gris correspondent aux grappes pour lesquelles aucune valeur prédomine.
La plateforme ArcGIS proposent un large panel d'applications pour la visualisation de données afin de répondre à différents workflows et différents besoins. Parmi ces applications, certaines vont au-delà de la visualisation purement cartographique et combinent la carte à des formes plus classiques de représentation des données tels que les diagrammes, les jauges, les indicateurs, les listes, les tableaux, … pour constituer de ce que l'on peut appeler des tableaux de bord. Trois apps de la plateforme ArcGIS peuvent aujourd'hui vous permettre de générer des tableaux de bord: Operations Dashboard for ArcGIS, Web AppBuilder for ArcGIS et Insights for ArcGIS. Elles peuvent paraître à première vue assez similaires mais il existe de véritables différences entre chacune d'elles. Pour vous aider à faire le bon choix, je vous propose une synthèse sur leur positionnement respectif.
Operations Dashboard for ArcGIS
La cible première d'Operations Dashboard est le décideur ou le superviseur qui a besoin de visualiser ses indicateurs clés pour prendre des décisions en un clin d'œil à partir d'informations qui peuvent potentiellement changer en temps-réel. La rapidité de configuration en fait un outil idéal pour répondre à des situations de crise. Les développements en cours en font l'application à privilégier pour des données très dynamiques ou temps-réel.
Exemple de tableau de bord Operations Dashboard
Web AppBuilder for ArcGIS
Web AppBuilder for ArcGIS a vu récemment ses capacités de "charting" se compléter. Ses diagrammes et jauges sont directement inspirés du travail effectué dans Operations Dashboard ce qui apporte un recouvrement certains entre les deux applications. Cependant, Web AppBuilder sera à privilégier si votre application est centrée sur le traitement de la données (analyse, mise à jour, validation de qualité, …) et pas uniquement sur les aspects de reporting et de présentation de ces données. La diversité des widgets proposés par Web AppBuilder permet en effet de compléter votre tableau de bord avec des fonctions n'existant pas dans Operations Dashboard comme par exemple l'ajout de données à la volée dans la carte ou encore l'exécution d'outils d'analyse avancés (isochrones, calcul d'itinéraire, géoenrichissement, …).
Exemple d'application Web AppBuilder basée sur le thème "Tableau de bord"
Insights for ArcGIS
Insights for ArcGIS est une application très différente des deux applications précédentes. En effet, même si elle propose des capacités de représentation de cartes, de tableaux et de diagrammes, Insights for ArcGIS n'est pas un outil de production de tableau de bord. Elle ne répond pas aux mêmes besoins et ne s'adresse pas aux mêmes utilisateurs. Insights est une application (premium) conçue pour explorer et analyser les données de votre SIG et plus largement toutes les données de votre SI, et ceci dans toute leurs dimensions (temporelle, spatiale, attributaire). Insights for ArcGIS s'adresse aux chargés d'étude, au géomaticiens ou aux Data Scientist. L'utilisateur part généralement d'une page blanche et peut ensuite ajouter les données dont il a besoin, les combiner comme il le souhaite (filtrage, jointure, agrégation, calcul de statistiques,…) et les représenter selon les modalités qu'il juge pertinentes. Une fois les pages finalisées, elles peuvent cependant être partagées très largement au sein de l'organisation voir même auprès du grand-public.
Exemple de classeur Insights for ArcGIS
En conclusion
Selon les utilisateurs ciblés, le caractère temps-réel des données et les fonctionnalités d'analyse et de combinaison attendues, vous aurez donc le choix entre ces trois applications web configurables (ou éventuellement d'autres modèles d'application de la plateforme ArcGIS). Pour vous aider à faire le choix, j'ai réalisé le tableau de synthèse ci-dessous:
Cette semaine avaient lieu, à Palm Springs (Californie), l'EPC (la conférence mondiale des partenaires Esri) suivie du DevSummit (la conférence développeurs Esri). Avec plus de 3000 participants sur l'ensemble des 2 événements, ce fut à nouveau un grand succès pour ce premier événement de l'année pour la communauté Esri.
Pour avoir assisté à cet événement depuis plus de 10 ans, l'actualité technologique cette année n'a jamais été aussi riche et pleine d'innovation. De nombreuses annonces ont été faites par Esri concernant l'évolution de la plateforme ArcGIS et en particulier autour des solutions de développement, des composants serveur et cloud, des capacités de collecte et d'analyse de Big Data, d'intelligence artificielle (AI) ou encore de 3D ou de réalité virtuelle et/ou augmentée. Je ne peux évidemment pas reprendre ici le contenu des 25 sessions techniques que j'ai pu suivre cette semaine mais je vous propose une synthèse de ce qui me semble notable.
ArcGIS Enterprise, toujours plus puissant et simple à déployer
ArcGIS Enterprise est le coeur de la plateforme Web SIG hébergée dans votre infrastructure. Elle est au centre de la stratégie technologique d'Esri avec une Road Map impressionnante. Les principaux axes de R&D concernent les traitements Big Data (Raster et Vecteur), les capacités autour des nouvelles source d'imagerie, les capacités de Machine Learning, l'intégration d'outils "out-of-the-box" pour les Data Scientists ou encore l'évolution de l'architecture pour offrir de nouvelles stratégie de déploiement.
Esri compte bien conforter son leadership en termes de plateforme d'imagerie en complétant très prochainement ArcGIS Enterprise de nouvelles capacités innovantes. Tout d'abord, un nouveau module d'ortho-mapping permettra d'intégrer en quelques minutes des sources d'imageries aériennes ou drone via un client web. Ensuite, l'arrivée d'un éditeur web pour le moteur des fonctions rasters va permettre aux utilisateurs de profiter de la puissance des traitements d'images à la volée dont est doté ArcGIS depuis quelques années.
Esri poursuit également sa stratégie de permettre ces mêmes traitements d'image (avec Image Server) sur des Big Data Raster. Pour cela, ArcGIS Enterprise supporte les collections d'images et leur traitement parallélisé depuis des images stockées sur le Cloud (Amazon S3, Azure Blob Storage, Google Cloud Storage et Alibaba Cloud Storage).
Enfin, toujours autour des capacités d'imagerie, ArcGIS Enterprise va être doté de nouvelles capacités de Machine Learning, notamment à travers de nouveaux algorithmes de Deep Learning pour la classification et la détection d'objets.
En ce qui concerne les capacités de Big Data sur les données vecteur et les données tabulaire, le rôle GeoAnalytics Server va s'enrichir de nouveaux outils de recherche de proximité, de GeoEnrichment, de GeoEnablement, de calcul de densité (DBSCAN et HDBSCAN). De nombreux nouveaux outils d'analyse prédictive arrivent également dans GeoAnalytics Server à travers 4 familles d'outils: Clustering, Classification, Prediction et Regression. On notera aussi que les données Azure Data Lake vont désormais être supportées en tant que source de données Big Data File Share.
Pour faciliter le travail des Data Scientist et des utilisateurs ayant à scripter des automatisations ou des analyses spatiales autour de leur Web GIS, Esri a décidé d'intégrer les outils de Jupyter Notebook en standard dans ArcGIS Enterprise. Cela va se traduire par l'intégration de l'interface de Jupyter Notebook et des Notebooks directement dans le portail ArcGIS. Les Notebooks pourront être partagés avec les autres utilisateurs du portail comme n'importe quel autre élément de contenu de votre Web SIG. Ces derniers pourront également être exécutés de manière programmée, ce qui sera très intéressant pour certaines tâches de DevOps par exemple.
Coté 3D, beaucoup d'améliorations vont être apportées à court termes (10.6.1) sur la performance et l'affichage des couches de scènes 3D. On notera l'arrivée de capacités de rendus des couches 3D et de mise à jour partielle des caches 3D.
Dans une perspective de plus long termes, des travaux de R&D sont actuellement menés par Esri pour faire évoluer l'architecture d'ArcGIS Enterprise pour supporter une approche de déploiement par containers (type Docker). La containerisation d'ArcGIS Entreprise permettra un déploiement plus souple et scalable des différents composants dans des architectures virtualisées.
La prochaine version d'ArcGIS Enterprise sera la version 10.6.1 prévue pour juin/juillet 2018. Le portail d'ArcGIS Enterprise va continuer à intégrer les nouveautés d'ergonomie et des avancées fonctionnelles issues d'ArcGIS Online.
Développements web avec l'API ArcGIS for JavaScript
Coté développement JavaScript, c'est tout d'abord un focus sur les prochaines versions (4.7 et 3.24) attendue pour le mois d'avril qui a été fait durant cette semaine. On notera de nombreuses innovations sur la partie 3D comme la capacité d'afficher les arrêtes des objects 3D ou les squelettes de ces modèles.
Déjà introduit en beta dans la version 4.6, Esri annonce une support complet des scènes 3D dans les navigateurs web des smartphones et tablettes récents (iPhone 7/8, Samsung Galaxy S8, ...)
De nouvelles capacités de dessins et de mesures de surfaces feront également leur apparition dans l'API en version 4.7.
L'API ArcGIS for JavaScript continue également d'évoluer sur la partie 2D notamment en termes de performance sur de large volumes de données. On notera par exemple l'arrivée d'un moteur de projection coté-client (en 4.7 et 3.24) et de nouvelles capacités de requête et de filtrage coté-client. Combinées au récentes évolutions liées au support de WebGL (qui ne sera plus en beta en 4.7), vous allez pouvoir créer des applications encore plus performantes et réactives.
On pourra noter l'arrivée d'un nouveau widget de légende permettant un affichage compact de la légende de vos cartes et permettant ainsi un meilleur responsive design.
Beaucoup d'autres évolutions vous attendent en 4.7 comme l'arrivée des rendus par densité de points, les couches en mémoire, l'accès aux tuiles d'entités au format binaire des serveurs ArcGIS (10.6.1 et ArcGIS Online),
Les développeurs apprécieront également l'arrivée d'outils et une meilleure compatibilité avec Webpack pour packager votre application JavaScript ArcGIS.
Une version 4.8 en milieu d'année et une version 4.9 en fin d'année 2018 sont prévues avec une Road Map ambitieuse qui a été largement partagée par Esri avec les développeurs cette semaine. D'ici la fin de l'année, l'API permettra l'affichage en WebGL d'étiquettes multi-lignes, l'utilisation dans les expressions Arcade de fonctions accédant aux entités de différentes couches de la carte, et des nouveaux widgets (editing, charting, smart-mapping, measurement, bookmarks,...).
L'API 4.x évolue très vite et c'est définitivement la version recommandée par Esri pour démarrer vos nouveaux développements d'application web. Cependant, si votre application nécessite certaines capacités qui ne sont pas encore dans cette nouvelle génération d'API, la version 3.x est toujours là et continue d'évoluer en 2018. La version actuelle (3.23) sera supportée jusqu'à mi-2021 et accessible sur les CDN d'Esri pour au moins une décennie.
Développements d'applications natives avec les SDK ArcGIS Runtime
ArcGIS Runtime évolue vite. La version majeure 100.2 sortie en décembre dernier a été largement démontrée que ce soit pour ces nouvelles capacités 3D sur mobiles, les nouveaux outils d'analyse 3D à la volée (GPU), l'implémentation des standards OGC ou encore l'accès direct désormais aux shapefiles et GeoPackage OGC locaux.
Plusieurs démos ont été également réalisées autour des nouvelles capacités de fonctionnement en Offline/Online des SDK Runtime depuis des services d'entités et des services tuilés du portail ArcGIS.
La prochaine version prévue pour l'été 2018 intégrera notamment des capacités de lecture et écriture de scènes 3D, un modèle unifié pour la gestion des symbologies et la prise en charge des services 3D de nuages de points (LAS). Une seconde version majeure sera disponible en fin d'année avec notamment le support des Utility Networks (visualisation et traçage), la prose en charge des annotations et un moteur d'étiquetage.
AR/VR/MR
La réalité augmentée et/ou virtuelle est un des sujets largement développé par Esri cette année. Avec l'arrivée (en beta pour l'instant) de librairies adéquates dans les SDK ArcGIS Runtime, il est désormais assez simple avec quelques lignes de code, d'activer les capteurs de caméra, de positionnement et de gyroscope de l'appareil mobile et d'insérer dans la vue réelle des modèles 3D issus d'une couche de scène 3D ArcGIS. Ceci ouvre des usages très variés que plusieurs ateliers techniques nous ont permis de découvrir.
Les 2 démonstrations de la plénière d'Adrien Mériaux était assez impressionnantes. La première application montrait comment activer, dans une application ArcGIS Runtime, le mode stéréroscopique sur l'écran de l'appareil mobile afin de visualiser une réalité virtuelle dans un masque bi-oculaire.
Cette application ArcGIS Runtime montrait une immersion en réalité augmentée incrustant la ville de San Diego en 3D dans la réalité de la scène du Convention Center. Plus intéressant encore, elle montrait aussi les possibilité de collaboration avec plusieurs personnes interagissant dans la même scène virtuelle avec des calculs d'intervisibilité à la volée... avec toutes les capacités d'analyse geospatiale disponibles dans ArcGIS Runtime, je vous laisse imaginer les usages !
Scripting et automatisation du Web SIG avec l'API Python
L'API ArcGIS for Python devient un outil indispensable pour automatiser un certain nombre de workflows autour des utilisateurs, des contenus et des analyses de votre Web SIG. Lors de la plénière, Atma Mani (Product Lead Manager de l'API Python) a présenté des cas concrets dans lesquels cette API peut même jouer un rôle clé dans des cas d'usages critiques. En permettant l'accès à toutes les capacités du portail, l'API Python s'adresse aussi bien aux administrateurs SIG qu'aux géomaticiens, aux chargés d'études, aux Data Scientists, ...
Plusieurs démonstrations ont permis d'illustrer les récentes évolutions de l'API comme, par exemple, les capacités de clonage des contenus, des utilisateurs, des groupes, ... d'un portail ArcGIS vers un autre introduites en version 1.3. Autre exemple illustré ci-dessous, l'introduction en version 1.4 (sortie la semaine dernière) d'une méthode draw_graph() pour afficher le diagramme d'une fonction raster sur une couche d'imagerie.
Dans de nombreux ateliers techniques, l'API Python a été démontrée dans le cadre d'analyses spatiales puissantes exploitant à la fois les outils d'analyse d'ArcGIS Online ou d'ArcGIS Enterprise (notamment dans des contextes Big Data avec GeoAnalytics). Beaucoup d'exemples aussi montrant le couplage de l'API ArcGIS for Python avec des librairies Python Scientifiques (NumPy, SciPy, Seaborn, Matplotlib, ...) ou de Deep Learning (SciKit-Learn, Keras, TensorFlow, Theano,...) externes.
Véritable interface sur l'API Rest de votre portail (utilisateurs, groupes, contenus, outils d'analyse) Esri encourage fortement les utilisateurs de la plateforme à exploiter cette API Python non seulement pour l'automatisation des tâches d'administration mais aussi pour les tâches d'analyse.
Temps-réel et IoT
Le temps-réel est un axe majeur de développement pour Esri. GeoEvent Server est une solution mature et éprouvée (avec 1273 organisations qui l'utilisent quotidiennement dans 88 pays) qui permet l'intégration aux systèmes de gestion de données temp-réel et aux plateformes d'IoT. Utilisé dans des contextes très variés (défense, sécurité, transport, environnement, santé, gestion de réseaux, ...), une Road Map ambitieuse a été présentée lors de ce DevSummit 2018. On peut en retenir tout d'abord l'amélioration continue des capacités d'injection de messages qui sont dorénavant de 6000 entrées/secondes par noeud. GeoEvent étant désormais un rôle serveur, son déploiement peut facilement s'adapter à une charge croissante dans une architecture multi-machine.
Le futur de GeoEvent c'est tout d'abord l'ajout de nouveaux connecteurs en entrée et en sortie pour la version 10.6.1. Ensuite, pour la version 10.7, ce sont des évolutions plus importantes qui sont attendues avec la refonte de l'architecture interne de GeoEvent pour les Stream Services qui utiliseront désormais directement le gateway entrant. Un mécanisme de proxy et de load balancing sera proposé pour les Stream Services. Vous bénéficierez également d'améliorations sur les écritures dans les Feature Services avec un mécanisme de buffer permettant une plus grande tolérance sur les erreurs d'accès au service SIG en sortie.
Esri a également annoncé des travaux de R&D en cours pour pouvoir fournir les capacités de GeoEvent Server et GeoAnalytics Server sur la plateforme ArcGIS Online. Une nouvelle application premium "ArcGIS for IoT" permettra aux utilisateur d'ArcGIS Online de paramétrer des workflow de collecte, de traitement à la volée, de stockage et de traitement batch sur les flux de données temps réel et les Big Data de leur choix, tout cela en mode SaaS.
Data Science et GeoAI
Le sujet de l'Intelligence Artificielle (AI) appliqué la donnée géospatiale aura été probablement le thème principal de ce DevSummit 2018.
L'AI a été largement évoquée lors de la session plénière mardi matin. Tout d'abord, Esri a mentionné et illustré les outils intégrant déjà aujourd'hui des algorithmes de Machine Learning. On retrouve ces outils dans 3 domaines d'analyse: Classification, Clustering et Prediction.
Ce fut également le thème de la Keynote session mercredi matin avec le témoignage de Joseph Sirosh (Vice President, Artificial Intelligence and Research Group, chez Microsoft) qui a annoncé le partenariat entre Microsoft et Esri pour proposer l'offre GeoAI on Azure. Cette solution innovante est une machine virtuelle spécialement conçue pour vos tâches d'analyse et de traitement prédictif sur vos données géographiques.
Plus concrètement, il s'agit d'un environnement proposant l'application SIG ArcGIS Pro installée dans une image DSVM (Data Science Virtual Machine) de Microsoft. Le DSVM est un environnement d'expérimentation et de modélisation populaire sur Azure qui fournit une foule d'outils d'AI, d'apprentissage automatique et de Data Science. Ceux-ci sont tous pré-configurés pour une productivité immédiate. La DSVM peut s'exécuter sur des instances de machine virtuelle simples sur Azure ou sur des instances de machine virtuelle exploitant des GPU, ce qui est particulièrement utile lors de la constitution des modèles d'apprentissage.
GeoAI on Azure apporte un outillage complet pour les Data Scientist avec Anaconda Python, JuliaPro, Jupyter Notebook for Python, Julia et R, Visual Studio Community edition avec Python et les outils R, SQL Server Developer edition, une instance d'Apache Spark, et des frameworks de deep-learning frameworks tels que TensorFlow, Microsoft Cognitive Toolkit, et d'autres outils et algorithmes de Machine Learning. Bien entendu, cet environnement peut être complété par des serveurs ArcGIS Enterprise instanciables également sur la plateforme Azure.
Je reviendrai plus en détails sur cette offre GeoAI et sur le sujet de l'AI avec ArcGIS un peu plus tard dans l'année.
Conclusion
Je n'ai pas abordé dans cette synthèse les annonces concernant les apps prêtes à l'emploi de la plateforme ArcGIS même si elles peuvent parfois faire partie de l'écosystème du développeur.
Les Road Maps des apps mobiles (Navigator, Explorer, Workforce, Survey123 et Collector) ont été dévoilées pour le court et moyen termes, c'est là encore très ambitieux et très en phase avec les besoins remontés par les utilisateurs.
Du coté des apps bureautiques, Esri a annoncé certaines évolutions prévues autour de la prochaine version d'ArcGIS Pro (la version 2.2). Cette dernière devrait notamment intégrer la prise en charge des flux FMV (Full Motion Video), la génération de rapports, l'impression offset, les couches de streaming ou encore la prise en charge des sources de données BIM au format Revit Autodesk. J'aurai l'occasion d'y revenir le moment venu.
Pour vous donner quelques repères, j'ai repris la traditionnelle slide de "la flèche" qui indique à la fois les versions à courts et moyens termes ainsi que les thèmes majeurs de ces prochaines versions.
Si vous ne l'avez pas encore fait, vous pouvez retrouver les vidéos de la session plénière du DevSummit 2018 à partir de cette page. Vous pourrez également retrouver d'ici quelques semaines les vidéos d'une large partie des ateliers techniques, je le signalerai sur ce blog.