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Esri UC: Les principales annonces de la plénière - 1/2


Avec environ 16000 personnes provenant de plus de 100 pays, la conférence mondiale des utilisateurs Esri 2016 confirme le dynamisme de la communauté des utilisateurs ArcGIS qui s'est incontestablement accéléré depuis quelques années.  Peut être que le succès de cette plénière repose sur les présentations, toujours plus nombreuses, d'implémentations concrètes (sur les versions courantes) d'utilisateurs. En même temps, une autre particularité cette année c'est la richesse de l'actualité technologique d'Esri. En effet, au delà de la version 10.5 d'ArcGIS, une version majeure prévue pour fin 2016/ début 2017, s'ajoute la sortie de 5 nouvelles apps importantes qui vont venir enrichir encore la plateforme ArcGIS entre aujourd'hui et la fin de l'année. 


Je prends donc le temps de deux articles pour vous faire une synthèse de la vision, des messages et des annonces produits faites par Esri durant cette première journée. La première partie de mon article sera consacrée à la vision délivrée par Esri et aux grands messages autour de la plateforme ArcGIS. La deuxième partie sera consacrée aux annonces liées aux évolutions technologiques.


La vision et la stratégie d'Esri

Un des principaux messages délivrés cette année par Jack Dangermond (Président et fondateur d'Esri) concerne le déploiement de SIG intelligents (Smart GIS) dans les organisations dont l'objectif est désormais de servir des Smart Communities (Smart Cities, Smart Traffic, Smart Buildings, Smart Waste, Smart Grids, ...). Il ne s'agit là pas un thème nouveau dans la vision d'Esri mais aujourd'hui celle-ci rejoint la réalité avec des technologies qu'intègre la plateforme ArcGIS.

Avant de détailler cette notion de Smart GIS, Jack Dangermond a d'abord fait le constat que le SIG  et la cartographie en général sont devenus des outils indispensables. Les SIG constituent désormais un langage fondamental pour comprendre notre monde (un thème fort il y a 4-5 ans) mais pas uniquement car les SIG permettent de gérer notre monde en prenant des décisions qui impactent notre quotidien et notre futur (un thème fort il y a 2-3 ans). 


Aujourd'hui le SIG fournit tout simplement du contenu et du contexte sur tous les éléments de notre monde et pas uniquement sur l'environnement, le cadastre ou les réseaux, et ceci parce qu'au delà des outils, il fournit un cadre et des processus permettant un cercle vertueux conduisant de la collecte à l'information, de l'information à la compréhension, de la compréhension à la collaboration qui conduit au final à l'action.


Selon Jack Dangermond, le SIG devient aujourd'hui plus intelligent car il combine 3 systèmes. Le premier est un système de gestion qui permet la collecte, la structuration, la gestion et le traitement de bases de données géographiques indispensables à la modélisation de notre monde. Le second est un système de collaboration qui permet la découverte, le partage et l'échange d'information dans un contexte sécurisé. Et enfin, un aspect plus récent dans le SIG, un système d'analyse qui permet de filtrer, d'agréger, de combiner ou de croiser des données potentiellement très dynamiques et très volumineuses provenant de nouvelles sources comme les objets connectés ou les réseaux sociaux.


Tout cela peut sembler quelque peut théorique mais en réalité, ce qui permet la combinaison de ces 3 systèmes c'est un modèle d'implémentation informatique qui est au coeur de la stratégie technologique d'Esri depuis plusieurs années: Le SIG Web (Web GIS). 
  
  
Ce modèle d'architecture consiste à s'appuyer sur les paradigmes du Web pour constituer l'architecture de votre SIG et profiter ainsi de l'accessibilité, l'intégrabilité et la scalabilité des technologies du Web. 


Concrètement, le SIG Web correspond à l'évolution d'une architecture de type Client/Serveur que l'on a connu pendant plus d'une décennie vers une architecture de services web exposés à travers un socle prenant un charge la sécurisation, le partage et la collaboration que l'on nomme "le Portail". Au delà d'une évolution profonde d'architecture, le WebSIG c'est également une évolution sur les contenus gérés (3D, 4D, Temps-Réel, ...) autours des applications clientes (plus nombreuses, plus légères, plus mobiles, plus spécialisées et plus connectées).


L'adoption du Web SIG est déjà bien avancée chez de nombreux utilisateurs. Esri a par exemple révélé quelques statistiques relatives à l'usage d'ArcGIS Online. La plateforme en ligne d'Esri compte désormais plus de 3 millions d'utilisateurs qui paragent 6.2 millions de ressources. En un an, la plateforme enregistre plus de 94 milliards de vues sur les cartes web ArcGIS Online.

La stratégie technologique d'Esri consiste donc depuis plusieurs années (et pour les années futures) à développer les capacités de cette plateforme SIG Web pour fournir les fonctionnalités et les contenus permettant de faire émerger ces nouveaux types de collaboration qui rendent définitivement les SIG plus intelligents.

  
Les axes d'évolution de la plateforme

Jack Dangermond a ensuite souligné plusieurs grands axes d'évolution de la plateforme à courts terme. Je ne les reprends pas tous ici mais, pour l'essentiel, on retiendra les thèmes suivants:

On y retrouve l'amélioration des outils de gestion et de mise à jour de données, en particulier dans ArcGIS Pro. Le versionnement, la topologie, la mise à jour 3D, la mise à jour de géométries partagées, les fonctions COGO, ... arrivent très rapidement dans ArcGIS Pro. Un nouveau modèle de données "Utility Networks" pour la gestion des réseaux va être proposé pour aller beaucoup plus loin qu'avec les "Geometric Networks". Il sera implémenté dans la Géodatabase avec ArcGIS Pro.


L'analyse spatiale est également un axe important de la R&D chez Esri. Cela concerne le développement de nouvelles capacités d'analyses sur les données classiques du SIG mais également l'innovation sur des outils d'analyse raster et vecteur sur des sources Big Data. Ces dernières arriveront dès la version 10.5 avec l'extension GeoAnalytics d'ArcGIS Server.


L'intégration de données temps réel reste une priorité pour Esri. Après les importantes évolutions de l'extension GeoEvent en 10.4, c'est désormais autour de l'exploitation (Big Data notamment) que se concentrent les efforts et sur les outils de restitution (meilleur support des Stream Layers, nouveau Dashboard for ArcGIS, ...).


La 3D est évidemment dans les sujets importants pour Esri avec une année 2016 qui marque le passage de l'ensemble de la plateforme vers la 3D. Après l'API JavaScript, ArcGIS Pro et ArcGIS Earth, ce sont bientôt les SDK ArcGIS Runtime qui seront en capacité d'exploiter les services 3D de la plateforme y compris les résents services de scènes contenant des objets 3D (multipatch) ou des Mesh 3D texturés. Pas mal d'innovations sont également à attendre concernant l'exploitation des données Lidar. 


L'imagerie, comme d'autres sujets comme les fonctionnalités de cartographie, font partie des thèmes de base sur lesquels Esri investit depuis de longues années. Dans ce domaine, beaucoup de nouveautés sont déjà disponibles comme les outils de traitement d'image d'ArcGIS Pro, la production d'imagerie haute résolution avec Drone2Map ou le support des vues obliques dans Web AppBuilder. De nombreuses évolutions sont prévues en 10.5 notamment en termes de gestion de raster sur des plateformes de Cloud et de traitement de Big Data Raster.


Enfin, le dernier axe important concerne le développement des apps. Elles sont de plus en plus nombreuses et Esri les classe désormais en 3 grandes familles:
- les apps "Field" qui sont utilisées sur le terrain en situation de mobilité.
- les apps "Office" qui sont utilisées au bureau pour l'exploration, le reporting et l'analyse.
- les apps "Community" qui sont mises à disposition d'un large public pour de la communication, du crowndsourcing ou de l'utilisation grand public.

Dans chacune de ces familles, de nouvelles applications (ArcGIS Earth, Workforce, Survey123, ArcGIS Maps for AdobeCC, Insights...) sont arrivées ou arrivent à très courts termes. Les apps existantes vont continuer à évoluer rapidement notamment celles qui ont un taux d'adoption très fort (Collector, Operations Dashboard, Story Maps, ArcGIS Maps for Office, ...).



A demain pour la suite...



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