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Conseils & Astuces ArcGIS Online - N°199

N°199 - Améliorer vos StoryMaps avec 3 structures narratives de base pour vos récits

La réussite d’un bon récit ne tient jamais du hasard. Derrière chaque histoire marquante se cachent des choix éditoriaux réfléchis, aussi bien sur le fond que sur la forme. ArcGIS StoryMaps facilite l’assemblage de cartes, textes, photos, vidéos et autres éléments multimédias pour créer des récits ancrés dans un contexte géographique. Mais sans une structure narrative claire et engageante, même les plus beaux contenus peuvent peiner à captiver votre audience.


Cette problématique ne concerne pas uniquement les récits géographiques. Un film avec un casting prestigieux peut vite décevoir s’il repose sur un scénario confus. À l’inverse, en s’inspirant des techniques éprouvées du journalisme, de la scénarisation ou encore de la stratégie éditoriale, on peut bâtir des récits plus solides, plus fluides et surtout plus percutants.

Dans cet article, je vous propose de découvrir trois grandes structures narratives que vous pouvez facilement réutiliser dans vos récits ArcGIS StoryMaps : la pyramide, la pyramide inversée, et la structure "brochette". Issues de traditions séculaires du storytelling, elles restent des repères pour organiser votre contenu de façon à maintenir l’attention du lecteur.


Chaque structure a ses forces, ses limites et ses cas d’usages privilégiés. L’idée n’est pas de les suivre à la lettre, mais de s’en servir comme d’un guide pour mieux concevoir vos récits, en évitant les digressions inutiles ou les ruptures de rythme. En fin d’article, nous vous proposons également deux structures hybrides pour aller plus loin.


Structure narrative en pyramide inversée : pour aller droit au but !

La pyramide inversée est une structure narrative qui place les informations les plus importantes au tout début du récit. Cette structure privilégie l'immédiateté, permettant aux lecteurs de saisir immédiatement les messages ou idées clés. Les détails et le contexte suivent, tandis que les informations les moins critiques (mais néanmoins pertinentes) sont placées à la fin du récit.

Structure de base

  • Début : commence par les informations les plus essentielles : « qui, quoi, quand, pourquoi et où ». Selon l'objet de l'histoire, cette première idée peut être une tendance ou une idée géographique majeure, ou un événement ou un enregistrement spécifique, souvent illustré par une carte thématique.
  • Milieu : fournit des détails supplémentaires, tels que des données géographiques supplémentaires, un contexte historique ou une analyse ou un commentaire d'expert.
  • Fin : conclut avec des ressources complémentaires ou un résumé. Réitère souvent les points clés pour les mettre en valeur, mais introduit rarement de nouveaux concepts ou idées.

Cas d'utilisation

  • Communiquer des informations de dernière minute ou des informations urgentes, par exemple en cartographiant les effets immédiats d’une catastrophe naturelle ou d’une crise de santé publique.
  • Captiver un public disposant de peu de temps ou d’attention , qui risque de perdre patience face à des récits plus longs.

Limites

  • Cette structure peut sembler abrupte lorsqu’elle est appliquée à des sujets nuancés ou à des histoires qui bénéficient d’une introduction narrative plus progressive.
  • Il peut également manquer d’engagement émotionnel, car l’introduction privilégie souvent les faits et les points à retenir plutôt que des procédés narratifs plus évocateurs comme les anecdotes ou le suspense.

Exemples

Les StoryMaps ci-dessous sont en anglais mais elles illustrent cette structure narrative :



Structure narrative en pyramide

La pyramide (à ne pas confondre avec la pyramide de Freytag, un autre modèle narratif) est une structure narrative culminante qui débute par le contexte et les informations contextuelles (y compris de simples cartes de référence pour orienter le lecteur) avant d'avancer progressivement vers une idée centrale ou une conclusion (souvent communiquée par des cartes thématiques). Cette structure privilégie un certain suspense et la fluidité plutôt que d'énoncer les immédiatement idées importantes, ce qui la rend idéale pour les récits complexes ou exploratoires nécessitant un contexte ou une explication préalable conséquente.


Structure de base

  • Début : S'ouvre par une anecdote convaincante, un contexte général ou une question stimulante. Utilise des cartes de référence pour établir la portée géographique du récit. Il plante le décor, mais ne révèle pas sa conclusion.
  • Milieu : Introduit des couches supplémentaires de contexte et d'informations, en utilisant souvent des cartes thématiques, des diagrammes ou d'autres types de visualisation de données pour développer l'histoire.
  • Fin : Fournit l'idée la plus importante ou l'appel à l'action (parfois sous la forme d'une carte exploratoire), laissant aux lecteurs une compréhension claire des messages clés de l'histoire.

Cas d'utilisation

Expliquer des perspectives géographiques complexes qui nécessitent un contexte préalable important.
Présentation de visualisations de données exploratoires , telles que des tableaux de bord.
Persuader les lecteurs de s’engager sur un problème ou d’agir.

Limites

Si l’ouverture n’est pas engageante ou est trop longue, les lecteurs risquent de quitter l’histoire avant d’atteindre son message clé.

Exemples

Les StoryMaps ci-dessous sont en anglais mais elles illustrent cette structure narrative :



Structure narrative en brochette

Même si votre récit ne parle pas de barbecue 😉, la structure en brochette est une structure narrative basée sur des listes, dont le récit de base repose sur un thème ou un message central, étayé par de multiples exemples ou études de cas. Ces exemples sont généralement visualisés à l'aide de cartes thématiques et souvent orchestrés par une "chorégraphie cartographique". Chaque exemple est d'importance égale et renvoie au message principal. Cette structure est particulièrement adaptée aux récits basés sur des données ou comparatifs qui cherchent à mettre en lumière des perspectives multiples.


Structure de base

  • Début : L'introduction commence par un contexte général. L'idée clé peut apparaître ou non d'emblée, mais elle doit établir le thème général de l'histoire. Si l'histoire porte sur plusieurs ensembles de données au sein d'une même zone géographique, une carte de référence peut aider à orienter le lecteur.
  • Milieu : La "brochette" d'exemples ou d'études de cas. Ces exemples explorent souvent un même ensemble de données dans différentes zones géographiques (par exemple, en comparant l'accessibilité au logement entre villes) ou mettent en évidence plusieurs ensembles de données au sein d'une même zone géographique (par exemple, en comparant divers indicateurs économiques au sein d'un même territoire).
  • Fin : Synthétise les exemples en un message ou une idée cohérent qui renforce le thème central de votre histoire.

Cas d'utilisation

  • Raconter des histoires riches en données qui s’appuient sur des exemples répétés pour renforcer des modèles ou des tendances.
  • Créer des listes ou des histoires géographiques où plusieurs exemples ont le même poids.

Limites

  • Cela peut sembler répétitif , surtout si les exemples ne sont pas suffisamment variés ou engageants.
  • Cela peut sembler réducteur , car la structure peut simplifier à outrance des histoires nuancées en se concentrant fortement sur des exemples.
  • Cela peut sembler décousu si les exemples ne sont pas clairement liés les uns aux autres.

Exemples

Les StoryMaps ci-dessous sont en anglais mais elles illustrent cette structure narrative :



Aller au-delà des bases

Les trois structures narratives ci-dessus conviennent à un large éventail de cas d'utilisation de narration territoriale. Mais ces éléments fondamentaux peuvent également être combinés de manière intéressante pour soutenir des récits plus nuancés ou créer des expériences plus immersives pour un public captivé. Vous trouverez ci-dessous deux autres structures narratives "composées". 


A l'usage, vous constaterez qu'elles sont particulièrement adaptées aux récits complexes nécessitant un peu plus de contexte ou d'exposition que les structures plus simples.


Structure narrative en diamant

La structure en diamant (ou losange) combine les structures pyramidale et pyramidale inversée, plaçant efficacement le message clé entre l'introduction et la conclusion. Elle est particulièrement adaptée aux récits complexes, basés sur des données, dont les perspectives sont mieux communiquées par des anecdotes ou des perspectives locales.
Structure de base

  • Début : Facilite l’entrée des lecteurs dans l’histoire avec une anecdote humanisante ou un exemple précis.
  • Milieu : Présente le message ou l'information clé de l'histoire, souvent une tendance géographique spécifique ou une idée exploitable.
  • Fin : Revient à l’exemple initial et le relie au thème ou au message général de l’histoire.

Cas d'utilisation

  • Humaniser vos récits basées sur les données en commençant par des anecdotes ou des exemples présentés à échelle humaine.
  • Relier les perspectives locales et mondiales en alternant entre des exemples individuels et des perspectives géographiques globales
  • Mettre en évidence les solutions et les réussites en commençant par un exemple, puis en zoomant pour explorer comment ces solutions pourraient être appliquées ailleurs, avant de finalement revenir à la réussite originale comme une conclusion pleine d’espoir.

Limites

  • Peut facilement devenir trop long, de sorte que les lecteurs n'atteignent jamais la conclusion de l'histoire.

Exemples

Les StoryMaps ci-dessous sont en anglais mais elles illustrent cette structure narrative :



Structure narrative en sablier

La structure en sablier allie l'immédiateté narrative de la pyramide inversée à la profondeur croissante de cette structure. Contrairement à la structure en losange, le sablier intercale des exemples ou du contexte entre les principales idées ou conclusions de l'histoire.


Structure de base

  • Début : Commence par les informations les plus vitales :  qui, quoi, quand, pourquoi et où ?
  • Milieu : Fournit des détails supplémentaires, tels que des données géographiques supplémentaires, un contexte historique ou une analyse ou un commentaire d'expert.
  • Fin : renforce le message clé ou l'idée de l'histoire et se termine souvent par un appel à l'action.

Cas d'utilisation

  • Communiquer des informations géographiques urgentes avec une profondeur narrative . Cette structure permet des explications plus nuancées et des récits illustratifs que la pyramide inversée seule.

Limites

  • Les transitions brusques entre les sections, en particulier entre l’introduction et la section centrale, peuvent nuire à la cohésion narrative.

Exemples

Les StoryMaps ci-dessous sont en anglais mais elles illustrent cette structure narrative :



Conclusion

Que vous utilisiez la structure pyramidale pour créer un certain suspense, la structure pyramidale inversée pour attirer l'attention sur un problème urgent ou la brochette pour tisser ensemble différentes perspectives, ces cadres fournissent une base solide pour créer des récits attrayants basés sur le lieu.

La narration est aussi un art, qui s'affine par la curiosité et l'expérimentation. Alors, la prochaine fois que vous créerez un récit cartographique avec ArcGIS StoryMaps, réfléchissez à la façon dont la structure peut façonner votre message, guider votre public et donner vie à votre contenu. Ce processus peut nécessiter quelques essais et erreurs, et il est tout à fait normal de modifier ou d'abandonner un cadre particulier une fois que votre récit a commencé à prendre forme.

En espérant que cet article vous permettra de choisir le bon cadre pour transformer une collection de cartes, de médias et de textes en une expérience cohérente et convaincante. N'hésitez pas à échanger sur la communauté Esri dédiée à ArcGIS StoryMaps.


Bonne route sur ArcGIS Online !
   
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