Plénière de SIG 2015 - De la vision à l'implémentation (1/3)

Comme chaque année, la matinée de la session plénière de SIG 2015 est l'occasion de présenter à la fois la vision d'Esri sur l'évolution des SIG, la stratégie technologique qui en découle mais aussi des exemples concrets de l'implémentation des solutions Esri dans les organisations. Je vous propose de reprendre, à travers le prisme technique, les grands thèmes traités durant cette plénière de SIG 2015 à travers un article en 3 parties.

Appliquer la géographie partout

L'idée forte développée par Rony Gal (PDG d'Esri France) au cours de cette plénière peut se résumer par cette exhortation: "Appliquer la géographie partout". Cette idée, qui est à la fois un constat et une vision, la science géographique apporte une plus-value indéniable dans la plupart des processus de gestion et de décision des organisations et dans la vie quotidienne de chacun d'entre-nous. Ceci qu'il s'agisse de résoudre des problèmes locaux ou globaux.

La donnée géolocalisée et les capacités analytiques permettant de la transformer en information utile et intelligible sont au coeur de la géographie. La géographie est une science qui consiste à comprendre pour mieux résoudre les défis de notre monde. Pour cela, elle associe de nombreuses disciplines (géologie, climatologie, hydrologie, économie, démographie, sociologie, ...) qui toutes ont en commun la dimension spatiale. 

Les SIG constituent de toute évidence le cadre d'application de cette science géographique avec des capacités de modélisation et d'analyse qui vont aujourd'hui bien au delà de l'inventaire ou de la gestion mais couvre le champ plus vaste encore de la planification et de la prédiction.

Un autre fait que Rony Gal met en évidence, c'est que les technologies des SIG ont évoluées très vite et permettent désormais l'interconnexion et la collaboration des acteurs nécessaire à la mise en oeuvre cette vision. Les SIG n'ont plus guère de limites que celles de l'imagination de leurs utilisateurs. Cet objectif d'infuser la géographie à tous les étages des organisations n'est donc plus tant une affaire de technologie qu'une histoire de méthode, de créativité et de leadership. C'est maintenant que les experts de la géomatique ont un rôle important à jouer, c'est ce que Rony appelle l'âge d'or des géomaticiens. 

Le Web SIG comme architecture de son SIG

Bien que le concept de "Web SIG" ai été introduit par Esri France il y a quelques années, cette session plénière a été l'occasion d'expliciter un peu plus en quoi ce nouveau modèle d'implémentation des SIG est important et de montrer des exemples concrets parmi les utilisateurs présents dans la salle. On précisera tout d'abord que la notion de "Web SIG" n'a rien voir avec le fait de diffuser des données SIG sur le Web. Il n'y aurai là rien d'innovant puisque les SIG savent faire ça depuis au moins 10 ans !

Le Web SIG est une nouvelle manière d'envisager l'implémentation et le déploiement du SIG dans une organisation en s'appuyant sur les nouveaux paradigmes du Web 2.0. Formuler autrement, il s'agit d'exploiter les évolutions technologiques qui révolutionnent aujourd'hui les usages du Web pour accélérer et ouvrir les usages des SIG.
  

Le Web SIG tire profit à la fois des évolutions purement informatiques (virtualisation des serveurs, architectures distribuées et Big Data, internet des objets, Smart Devices, débit des réseaux mobiles,...) mais également de la révolution des technologies de collecte de données (Lidar, Télédétection, Imagerie très haute-résolution, GPS, Capteurs, Drônes, Crowdsourcing, Réseaux Sociaux géolocalisés, ...). 

Ces deux grandes tendances combinées rendent le SIG plus agile, plus rapide et plus simple à mettre en oeuvre, plus collaboratif... et au final beaucoup plus réactif que par le passé. 

Par son architecture à la fois plus intégratrice et disséminatrice, le Web SIG transforme la manière d'utiliser l'information géographique dans les organisations. Il casse l'approche hiérarchique du partage de l'information en faisant tomber les silos qui freinaient encore souvent le partage de la données dans les organisations. 

Le Web SIG, tout en assurant la sécurisation de l'information, permet d'organiser le partage des données et des applications à un plus grand nombre d'utilisateurs, et ceci de manière plus pertinente qu'auparavant avec des interfaces d'accès et des capacités plus ciblées (utilisateurs métiers, décideurs, utilisateurs occasionnels, géomaticiens, contributeur, partenaire, citoyen, développeur, open data, ...).

Le Web SIG est constitué de différentes ressources: les sources de données, les services web, les cartes web, les applications (des apps les plus simples aux plus avancées). La gestion, la documentation, le partage et la diffusion de ces ressources se fait à travers un portail SIG. Ce dernier assure notamment la sécurisation des contenus de l'organisation via la notion d'identité, point clé du Web SIG. Cet ensemble forme ce que l'on appelle chez Esri "la plateforme SIG".

Enfin, le Web SIG étant par définition distribué, son implémentation peut se faire:

- On-Premises (dans son infrastructure), 

- Online (hébergé hors de son infrastructure),

- de manière hybride (un mixte de On-Premises et Online).

Après l'intervention de Rony Gal, la session plénière de SIG 2015 a pris une tonalité plus technique, traitant de l'implémentation concrète de cette notion de Web SIG par Esri. Présentée par Christophe Tourret (Directeur des Technologies d'Esri France), j'en ferai la synthèse dans la deuxième partie de cet article.