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aux technologies Esri

UC 2013: La Vision d'Esri

Du 8 au 14 juillet dernier avait lieu la conférence mondiale des utilisateurs Esri à San Diego. Comme chaque année ce fut l'occasion pour Esri de présenter, devant plus de 12000 participants (hors staff Esri et distributeurs), sa vision sur l'évolution des SIG et de l'information géographique dans nos organisations et dans la société. L'illustration de cette vision se traduisant par l'annonce d'évolutions de ses solutions. Je vous propose d'en faire une synthèse avec ce premier article résumant la vision d'Esri puis dans un deuxième temps deux articles qui seront consacrés aux principales annonces sur l'évolution des technologies.


"GIS - Transforming Our World" est le thème de cette conférence 2013 et c'est autour de cette idée que Jack Dangermond (président et fondateur d'Esri Inc.) a exposé la vision et les orientations technologiques du leader mondial de la cartographie et des SIG.


Les SIG changent de dimension

Durant la plénière de la conférence, Jack a mis en évidence un constat que nous faisons tous, à savoir que les SIG sont des systèmes matures et qui aujourd'hui sont en train de changer de dimension, pour adresser des problématiques de plus en plus complexes mais aussi de plus en plus diverses. Il a notamment expliqué que les SIG ont par nature 3 caractéristiques majeures: Visuel, Quantitatif et Analytique. Ceux-ci en font des systèmes à forte capacité intégratrice qui, grâce à leurs fondations scientifiques (les sciences géographiques), en font des systèmes capables de répondre aux nouveaux défis de notre monde.

Plus concrètement, changer de dimension c'est faire croitre l'usage de l'information géographique bien au delà des projets et des systèmes dans lesquels nous les utilisons aujourd'hui. L'idée ici est de la rendre omniprésente ("pervasive" comme le dit Jack) aussi bien dans les organisations que dans l'ensemble de la société. Il utilise d'ailleurs l'analogie avec le GPS qui a véritablement changé notre quotidien en permettant à l'être humain de ne plus jamais être perdu. Si nos organisations et plus largement nos sociétés adoptent de la même manière les technologies des SIG, elles ne seront plus jamais perdues (au sens de mieux comprendre notre monde et pouvoir construire un avenir plus durable) ... bref un challenge de taille pour tous les professionnels du SIG.

Du "SIG" au "Web SIG"

Cette vision repose sur le constat qu'une profonde transformation technologique des SIG est en cours depuis quelques années. C'est en effet un nouveau paysage technologique que les SIG doivent aujourd'hui intégrer et dont il doivent tirer profit: les architectures de type Cloud, la multiplication des capteurs et le Big-Data, la généralisation de la 3D, la représentation et l'analyse temps-réel, la mobilité des utilisateurs, les approches collaboratives... tout cela grâce à l'environnement Web.

Il s'agit donc de passer du SIG vers le SIG dans un environnement Web (ou " Web SIG"), et ça change tout. Un "Web SIG" peut bien entendu intégrer, analyser et représenter tous types de données et de services géographiques mais bien plus que ça. Un "Web SIG" permet d'intégrer et d'enrichir plus directement les données tabulaires, les feuilles de calcul et les grosses bases de données (BI, ERP, CRM, CMS...) du système d'information de votre entreprise. On parle ici de l'approche "Location Analytics" de la plateforme ArcGIS par exemple.


Un "Web SIG" permet également d'intégrer les nouvelles sources de données temps-réels que sont les réseaux de capteurs ou les réseaux sociaux et plus généralement ce que l'on nomme aujourd'hui les Big Data et qui nous permettent une compréhension à la fois plus fine, plus exhaustive et plus dynamique du monde.

Peut être plus important encore, le "Web SIG" est synonyme de nouveaux modèles d'intégration radicalement différents de ce que l'on a connu jusqu'à maintenant. Traditionnellement, le SIG consistait à intégrer (avec la plus grande rigueur) dans les Géodatabases toutes les données nécessaires à la gestion et l'analyse géographique. C'était et c'est encore aujourd'hui une part très importante de votre travail et Esri reste très concentré sur ces aspects (cf. ArcGIS Professional, on en reparlera). Mais le "Web SIG" permet des modèles d'intégration totalement différents dans lesquelles l'information est intégrée dans le SIG (mais aussi restituée) de manière dynamique à partir de cartes web et de services web distribués. Ceci rend l'intégration de l'information géographique plus souple et plus agile en aillant notamment pour conséquence de faire tomber les barrières entre les différents silos de différents services ou départements d'une même organisation.


Enfin, une autre dimension intéressante du SIG dans un environnement Web, c'est de fournir de nouvelles options d'organisation et de gestion pour vos cartes, vos applications et vos modèles de traitement. En proposant de multiple scenarii de déploiement (par exemple la puissance du modèle hybride qu'offre la plateforme ArcGIS), un "Web SIG" offre de nouvelles capacités de partage et de diffusion sans forcement augmenter les coûts d'infrastructures et d'administration du SIG actuel.


Pour résumer, peut importe la terminologie, que l'on parle de "Web SIG", de "SIG dans un environnement Web" ou encore de "Plateforme SIG intégrée au Web" (ce que personnellement je préfère), on parle de la même approche. Il ne s'agit pas de mettre l'ensemble du SIG sur le Web (illusion des années 2000 ?), mais d'ouvrir et d'étendre son SIG en adoptant les technologies du Web: 
- pour s'interfacer avec les autres composantes du SI de l'entreprise, 
- pour tirer profit des architectures informatiques déportées et distribuées, 
- pour exploiter de nouveaux types de sources de contenus, 
- pour permettre de nouveaux usages de l'information géographique.

Les applications, les formats de données, les traitements et les architectures déployées depuis la naissance d'ArcGIS demeurent des modèles d'implémentation standards de l'industrie de l'informatique et restent donc pertinents pour Esri. Comme souvent dans l'histoire d'ArcGIS, il s'agit plus d'une évolution que d'une révolution pour répondre à de nouveaux enjeux. 



Le rôle primordial des contenus

Au delà de mettre en place la plateforme logicielle répondant à cette vision, Jack a également insisté sur l'importance pour Esri d'apporter des contenus de qualité et prêt à l'emploi au coeur de la plateforme ArcGIS. A ce sujet, il a annoncé l'arrivée de nouveaux contenus en ligne en introduisant la notion de "Living Atlas" qui consiste désormais à fournir non seulement des contenus relatifs à la géographie physique de notre monde (imagerie, carte topographique, carte océanographique, carte routière, ....)  mais aussi des contenus relatifs à la géographie humaine (économie, développement, démographie, habitat, histoire, culture, santé, ...). 


Ce fut également l'occasion de rappeler l'importance, dans ce domaine comme dans d'autres, d'être une entreprise globale ayant des relais très locaux ce qui fait une grande différence comparée à l'approche de grandes multi-nationales. Pour Esri, c'est un atout pour fournir des contenus de qualités, en ligne et intégrés à la plateforme ArcGIS tout en restant adaptés aux spécificités locales de chaque pays. A ce titre, le dynamisme d'Esri France est d'ailleurs assez remarquable (nous en reparlerons d'ici quelques semaines). 


Voilà pour ce résumé concernant la vision d'Esri exposée lors de la UC 2013. La suite très prochainement...


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