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Les SIG devront parler KML !

Exemple de données KML dans Google Earth servies par ArcGIS Server

Le 14 avril dernier, un communiqué de l'Open Geospatial Consortium annonçait l'adoption, en tant que standard d'implémentation, du format KML (Keyhole Markup Language) version 2.2.
Ce format de données rendu populaire par l'application Google Earth est devenu en quelques années un format de diffusion de données géographiques utilisés aussi bien par monsieur tout le monde que par les spécialistes des SIG. En quelques mots, ce format de données XML intègre à la fois la description spatiale 3D des objets, leur symbologie et les informations attributaires associées. D'une structure relativement simple et orientée sur la présentation d'informations géographiques, le KML est particulièrement intéressant dans les applications de "mashup".

Lorsque Michael Weiss-Malik (KML Product Manager) annonce sur le blog officiel de Google l'adoption de KML comme standard OGC, il présente le standard KML comme l'HTML des contenus géographique. Le moins que l'on puisse dire c'est que cette analogie n'en fini pas de faire réagir certains géomaticiens (voir par exemple le blog de James Fee).

Bien qu'un peu hégémonique, cette analogie traduit effectivement l'adoption rapide des utilisateurs grand public de ce format comme le fut l'HTML en son temps. Elle fait aussi le parallèle avec les navigateurs géographiques comme Virtual Earth, ArcGIS Explorer ou encore World Wind qui ont rapidement pris en charge ce nouveau format. Toutefois, la rapidité avec laquelle ce format est propulsé au rang de standard OGC ne manque pas de susciter des interrogations d'ordre philosophique mais aussi technique. En effet, il existe déjà des normes permettant l'échange ou la représentation de contenus géographiques : GML, WMS, SLD alors pourquoi en rajouter un de plus ?

KML et GML

L'analogie KML/HTML est assez intéressante également dans la mesure où elle permet d'expliquer le positionnement du format de Google par rapport au GML. En effet, tout comme le format HTML, le format KML est d'avantage orienté sur la présentation des informations que sur leur structuration. Tout comme le format SGML pour le format HTML, le format GML est quant à lui beaucoup plus focalisé sur la sémantique et la description spatiale et attributaire des entités géographiques. Même si la frontière n'est pas toujours aussi tranchée dans la pratique, le KML doit plutôt être considéré comme un format de présentation d'information géographique et le GML comme un format d'échange de données spatiales. Le KML utilisant déjà la norme GML 2.1.2 pour décrire les géométries des entités, la migration vers le modèle et la nomenclature du GML 3.x ne semble pas très compliqué même si le KML n'a pas besoin de tous les types de géométries parfois complexe du GML qui le rendrait inutilisable par certains type de clients qui aujourd'hui tirent profit de ce format. A l'inverse, on peut facilement imaginer produire un fichier KML à partir d'une source GML dans la mesure où le GML peut être "styled" selon des mécanismes comme par exemple le SLD (Styled Layer Descriptor).

KML et SVG

Le KML est probablement, dans sa philosophie, plus proche du format SVG dans la mesure où ils sont tous deux destinés à afficher des données géographiques dans des navigateurs gégraphiques. La différence entre ces deux formats réside essentiellement dans le fait que le SVG travaille dans un espace de coordonnées graphiques (écran) en 2D alors que le KML travaille dans un espace de coordonnées géographiques (lat/long) en 3D.

ArcGIS et le KML

Devenu important dans la panoplie des formats d'alimentation ou de production des SIG, on a donc pensé que c'était le bon moment de faire le point sur les fonctionnalités que proposent ArcGIS 9.2 et 9.3 vis à vis de la consommation, de la production ou de la diffusion de données au format KML. Nous vous proposerons donc dans les prochains jours une petite synthèse en trois parties sur le sujet.

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    Les commentaires à propos de cet article:

1 comments :

Anonyme a dit…

Merci pour ces éclaircissements Gaëtan (et bonjour roadmate :-)).
Je viens de faire un tour sur le blog de James Fee : ça chauffe ! Ce qui dérange les géomaticiens (US) c'est la façon dont ce nouveau standard a été amené, par l'omniprésent Google qui semble se targuer d'avoir (ré)inventé les SIG.
Je ne connais pas en détails les specs de KML ou de GML, bien qu'ayant planché il y a qq années sur le cousin SVG, donc je ne peux dire lequel est le mieux adapté ou aurait dû prévaloir. En théorie je suis par contre surpris de l'analogie HTML/KML, sachant qu'à l'époque du "Web 2.0", l'HTML a laissé sa place au XHTML + CSS, en séparant apparence et structure. Mais bien que le KML les rassemble à nouveau dans le domaine du géospatial, concrètement bcp d'éditeurs se sont mis à la "page GE/GM" en consommant/produisant/éditant le KML et je suis prêt à parier qu'il n'existe pas 1 géomaticien au monde qui n'ait jamais touché à GE/GM donc a fortiori les non initiés pour qui cette partie émergée des SIG est ludique.
EN bref : KML standard ou pas ? C'est un débat de "forme" qui ne change pas la réalité et dans le "fond" le souhait d'interopérabilité auxquels aspirent depuis lgtps tous les géomaticiens demeure, bien que déjà pris à bras le corps par les éditeurs SIG (ESRI notamment).
Pour reprendre la philosophie du monde du libre, le focus n'est sur "qui ?" mais sur "comment ?" : quelque soient les outils, ils doivent communiquer avec un langage ouvert. Donc acte.
Bonne journée, salutations à Meudon ;-)